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Grossophobie : « Dans la rue, on peut m’arrêter pour me dire que je suis une aberration de la nature »

Gabrielle Deydier, auteure de “On ne naît pas grosse”, publié chez Goutte d’or en juin 2017, partage son expérience de harcèlement de rue et encourage les femmes en surpoids à s’accepter sans complexes.

Le terme “grossophobie”, introduit par Anne Zamberlan dans les années 1990, décrit les discriminations à l’encontre des personnes en surpoids. En France, environ dix millions de personnes sont touchées par l’obésité, et les femmes en particulier font face à une marginalisation quotidienne, que ce soit dans la rue, en milieu professionnel ou sur les réseaux sociaux.

Les remarques désobligeantes telles que “Elle ne doit pas avoir de vie sexuelle”, ou “Qui s’intéresserait à toi ?”, ont été le lot quotidien de Gabrielle depuis son adolescence, en raison de son poids et de son genre. Cette violence verbale s’étend à tous les aspects de sa vie, des courses au supermarché aux trajets en métro.

Gabrielle révèle que ces attitudes discriminatoires l’ont forcée à adopter une posture défensive dans ses interactions sociales, au point de compromettre de potentielles belles rencontres. Son livre dévoile une réalité d’humiliations constantes, y compris sur le lieu de travail, où les femmes obèses rencontrent souvent des obstacles à l’emploi.

La discrimination à l’embauche se manifeste par des commentaires désobligeants sur l’intelligence supposée des personnes en surpoids, voire par des agressions physiques. Ces expériences douloureuses reflètent une réalité criante : la grossophobie est une forme de discrimination bien ancrée dans la société, et non un simple fantasme.

La création de l’association Allegro Fortissimo en 1989 par l’actrice Anne Zamberlan témoigne de la nécessité de lutter contre cette forme de discrimination. Cependant, comme le souligne Maud Hospital, membre de l’association, la procédure pour porter plainte et faire valoir ses droits reste ardue, les victimes devant prouver qu’elles ont été discriminées. Cette situation est exacerbée par une tendance à culpabiliser les personnes en surpoids pour leur condition.

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