Les Feuilles Mortes – On’ vibre à Cannes #1

Du 16 au 27 mai derniers, On’ a foulé le tapis rouge de Cannes pour vous permettre de suivre cette 76e édition du festival. Retour sur cet événement, en commençant par l’histoire envoûtante des Feuilles Mortes. Six ans après son film L’Autre Côté de l’espoir, le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki revient cette année avec ce nouveau film. Présenté en compétition officielle, ce drame réalisé avec Alma Pöysti, Jussi Vatanen et Janne Hyytiäinen d’une durée de 80 minutes lui a valu le Prix du Jury.

Romance, Finlande (6/10)

Pour quelqu’un qui voulait arrêter le cinéma… il en a encore sous le manteau ! Malgré un scénario vraiment léger, la poésie éternelle de Kaurismaki resplendit une nouvelle fois dans Les Feuilles Mortes, nouveau long métrage du Finlandais présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2023. Structurellement, tout est limpide : un homme, une femme, une rencontre. Travaillant tous deux dans les usines et vivant dans des quartiers ouvriers, c’est dans la nuit que les deux êtres vont, par hasard, se
rencontrer. Après une séance de cinéma partagée ensemble, où Kaurismaki va prendre un malin plaisir à parsemer des références cinéphiles – Bresson, Godard, entre autres – Holappa (Jussi Vatanen) va perdre le numéro d’Hansa (Alma Pöysti), et donc demeurer dans le silence de son absence suite à cette soirée aussi attractive qu’hors du temps.

Du silence, il y en aura aussi quand le couple que tout sembler attirer l’un vers l’autre va se retrouver encore une fois par hasard – et où, d’un geste, Holappa va reprendre le même numéro de téléphone. La guerre russo-ukrainienne, distillée en toile de fond, semble évoluer en décalage avec ce film tourné en pellicule, et dont le transistor avec lequel Hansa écoute l’actualité semble appartenir aux années 80. De ce couple impossible, écorché d’un côté par l’alcoolisme d’Holappa et de l’autre par l’intransigeance d’Hansa, va finalement poursuivre une idylle plus heureuse et féconde qu’elle n’avait commencé. Le film berce, çà et là, le spectateur au fil des saisons et des feuilles mortes d’un début d’automne. Sortie en salle prévue pour le 20 septembre.

Aymeric de Tarlé