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Le festival Chorus met le feu à la Seine

La semaine passée, le média On’, auquel je viens tout juste d’adhérer, me propose d’aller couvrir un événement : le festival Chorus Hauts-de-Seine. Bien qu’un peu intimidé par mon nouveau rôle de journaliste, je saute sur l’opportunité et me prépare à étudier, analyser, décortiquer avec la plus grande rigueur professionnelle l’événement qui fête cette année ses trente-cinq ans. Je cherche à la dernière minute un acolyte pour m’accompagner et rendre cette expérience encore plus excitante. Bredouille, je suis en chemin lorsqu’un ami m’appelle pour m’annoncer qu’il connaît une personne qui travaille justement pour le festival. Cette amie providentielle c’est Émilie, une jeune femme de vingt-cinq ans, récemment engagée par le département des Hauts-de-Seine pour faire de la communication sur des projets culturels. D’une gentillesse et d’une patience admirables, Émilie sera mon guide tout au long de cette agréable soirée sur l’île Séguin.


Une programmation neuve et détonante

Source : Victor Taillemite

Pour cette septième édition à la Seine Musicale, le festival Chorus reste fidèle à son ambition première : permettre au public de « découvrir tous les genres qui constellent aujourd’hui la scène musicale » tout en offrant à des artistes émergents une plateforme pour se faire connaître. Vendredi 31 mars, Émilie et moi-même avons ainsi pu découvrir le duo transe-techno La Jungle, la rappeuse Eesah Yasuke, ou encore la flamboyante chanteuse Uzi Freyja. Elle est cette année la lauréate du prix Chorus, créé par le département des Hauts-de-Seine pour aider financièrement des artistes débutants. À côté de ces « petits nouveaux » nous retrouvons des têtes bien connues du public comme le rappeur Dosseh, la chanteuse Suzane, les DJ Vladimir Cauchemar et Kungs ou le pianiste-compositeur Riopy. Une détonante association de rap, d’électro, de techno, de hip-hop et de musique classique qui nous a tantôt émus, tantôt exaltés, nous faisant passer de l’attention contemplative à la danse endiablée.

Dans une atmosphère joyeuse et festive, nous nous laissons emporter par le flot des festivaliers, invités par la configuration des lieux à déambuler entre des espaces à taille humaine qui proposent animations, restauration et boissons. Tous les chemins mènent naturellement à une nouvelle scène, un nouvel artiste, une nouvelle découverte. Notre vagabondage démarre sur le parvis où le rappeur Dosseh enflamme une foule conquise au rythme de ses titres Habitué et À chaque jour. Nous continuons vers la Grande Seine où Vladimir Cauchemar impressionne par une scénographie aux effets visuels saisissants, et poursuivons dans l’auditorium à l’ambiance intimiste où le groupe LAAKE conjugue de manière retentissante musique techno et classique. Notre trajet se termine en majesté, encore dans la Grande Seine, par un set de Kungs qui clôt ce troisième jour de festival avec les titres électro qui rythment nos soirées. Les fêtards les plus endurants (de tous les âges, mais avec une forte représentation des 20-35 ans) sont maintenant réunis dans une ambiance électrique pour partager ce dernier moment de musique. Une odeur de festival flotte dans l’air : subtil mélange de sueur, de bières, de fumée de scène et de cigarette.


Une organisation bien rodée qui assure la sécurité de tous

Chacun peut s’amuser, pour un prix modique (35 euros pour un pass un jour) sans rencontrer de problèmes de cohue, de files d’attente ou d’incivilité, grâce à une organisation bien rodée. Les flux de personnes sont maîtrisés et permettent d’évoluer sur les lieux sans attendre pour se sustenter ou assister aux performances. En outre, alors qu’une vague de dénonciation des violences sexistes et sexuelles a touché les festivals français ces dernières années les différentes femmes que j’ai pu interroger ont toutes répondues qu’elle se sentaient ici en sécurité. Charlène, Théa et Maëlle, vingt-trois ans chacune, tiennent à préciser que contrairement à ce qu’elles ont pu vivre à d’autres occasions, elles ne se sont « pas fait emmerder une seule fois » pendant la soirée. D’autres personnes que j’ai pu questionner, dont François et Margaux, respectivement trente-trois et vingt-six ans, ont toutefois regretté l’omniprésence de la sécurité qui découlait de cette forte organisation. Qualifié de « très parisien » le festival manque selon eux de « simplicité et de naturel ». Tous s’accordent cependant pour dire que l’événement est à la hauteur de leurs espérances.

Après plus de trente années d’existence, Chorus séduit les nouvelles générations tout en conservant un public fidèle qui revient avec plaisir et s’enthousiasme de la beauté du lieu d’accueil. Atypique, intrigante, la Seine Musicale arrive à se détacher d’une image élitiste et sélective en ouvrant ses portes à un festival qui partage sa vocation : rendre la musique accessible à toutes les franges de la population. Beaucoup de jeunes, habitués à côtoyer des grands événements comme Les Solidays ou Rock en Seine, viennent ici pour la première fois et se disent prêts à récidiver.

Quant à moi je crois bien avoir pris goût à ce métier de journaliste.

Victor Taillemite

Victor Taillemite

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