Soucis de santé physique et mentale, de logements ou encore d’alimentation, l’association d’aide alimentaire Linkee a réuni le 24 octobre, au Conseil économique, social et environnemental, des spécialistes et des institutions telles que le CPAM ou le CNOUS pour parler des précarités étudiantes.
Où en sont les étudiants ?
Linkee lance une alerte suite aux chiffres marquants qu’a révélé sa dernière étude, “Précarités étudiantes : deux ans après rien n’a changé”. La crise sanitaire est relativement passée mais ses impacts se font encore sentir : un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté soit 96,3% des étudiants bénéficiaires de l’aide alimentaire Linkee. De ce fait, plusieurs précarités se succèdent, notamment à cause de l’augmentation du coût de la vie et de la hausse des prix des logements. Par exemple, la majorité de ces étudiants a un reste à vivre de douze euros par semaine, 97% d’entre eux réduisent leurs repas et les trois quarts ne disposent pas de simples moyens pour assurer le suivi de leurs études. Certains ne peuvent même plus se permettre des soins de santé. Tous ces facteurs ont joué un rôle important sur la détérioration de la santé mentale des étudiants.
“Il y a des résultats qui nous ont choqué. On était conscient de la précarité alimentaire mais on a vu qu’il y a un étudiant sur quatre qui n’arrive pas à se soigner. On a vu que ces étudiants avaient accès à des aides mais n’arrivent pas à les avoir ou ne les connaissent pas… Poser le constat, est-ce qu’il est partagé par tous et quelles sont les solutions qu’on pourrait trouver ensemble question par question, problème par problème.” explique Myriam Boudali, responsable des relations extérieures chez Linkee.
La méconnaissance des droits et des services
La plupart des intervenants du colloque s’est mis d’accord sur la mauvaise information qu’ont les étudiants sur leurs droits et les services qui leur sont proposés par les différentes associations et institutions. Cécile Tagliana, commissaire à la lutte contre la pauvreté, compte 30% de non recours aux aides financières et aux services. Elle dénombre également 28% d’étudiants qui n’ont pas de complémentaire santé. Il s’agit parfois d’un manque d’accompagnement et donc d’une faible proposition. Face à cela, Linkee adopte une démarche non-stigmatisante qui parle aux étudiants. Myriam Boudali nous explique : “On essaye d’être présent là où les étudiants sont présents, pas dans des mairies ou les endroits classiques mais sur les campus directement ou dans des bars associatifs pour que ce soit non-stigmatisant et plus sympathique. On a aussi des relais dans les institutions : on est en lien avec la CAF et le CROUS, les institutions les plus connues auprès des étudiants”.
Que peut-on espérer ?
De son côté, la présidente de l’UNEF, Iman Ouelhadj, espère plusieurs choses comme le retour du repas à un euro pour tous les étudiants ou encore l’attribution d’une somme précise aux étudiants en situation de précarité. D’autres associations souhaitent accroître leur visibilité et attirer plus d’étudiants autour des aides qu’elles proposent. Linkee, quant à elle, œuvre à sensibiliser les pouvoirs publics “à la fois en renforçant leurs liens avec toutes les parties concernées et à la fois en lançant l’alerte autour de la question”. Cela inclut de mener la discussion auprès de députés, sénateurs et plusieurs autres collaborateurs. Faciliter la procédure d’accès aux aides est important pour l’association. En effet, les étudiants ont besoin uniquement d’une carte étudiante pour profiter du service. L’initiative est bien saluée et laisse espérer plus d’attention et de mesures autour du sujet.
Eya Kahloun
Source bannière : Linkee
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