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L’invitation au voyage avec le Musée national des arts asiatiques-Guimet

C’est une problématique régulière des étudiants, qui ont souvent des moyens financiers limités. Comment satisfaire notre désir et besoin de voyager sans nous ruiner ? Le Musée national des arts asiatiques -Guimet (MNAAG) propose une solution en accueillant les expositions de la maison d’art Yishu8 et d’artistes sélectionnés par la foire d’art Asia Now.

S’évader par le biais du regard

Comme l’a bien expliqué le président de l’association Yishu8, Henry-Claude Cousseau, l’invitation au voyage que permet l’exposition présentée au vernissage du MNAAG a une autre tournure que celle des expositions habituelles car elle «prend corps sous nos yeux […], attise la curiosité et révèle le sens de ce que l’on attendait

De fait, les œuvres de Yishu8 sont rassemblées dans une pièce où des colonnes noires empêchent la découverte immédiate de l’ensemble de l’exposition. Il faut errer, promener son regard, voire parfois se faire un peu inquisiteur pour appréhender les œuvres. Cela donne une atmosphère presque ésotérique à cette salle où la lumière est tamisée et où matériaux et supports divers se côtoient. On oublie le présent, où l’on se trouve, et même ce que l’on fait. Toute notre attention est focalisée sur la découverte.

Plusieurs des artistes présentés par Asia Now ont pour leur part recours à la photographie. La série de clichés d’Anne de Henning sur la naissance de l’Etat du Bengladesh est particulièrement intéressante car elle plonge l’observateur dans un ailleurs géographique et temporel. Celle de l’artiste Bien-U nous emmène dans les recoins du palais verdoyant de l’Alhambra, à Grenade en Espagne. Mais la prise en contre plongée et l’usage quasi-systématique du noir et blanc emporte en réalité dans un ailleurs immatériel, déconnecté du temps. Deux artistes aux œuvres et styles opposés, et dont les messages diffèrent totalement, peuvent donc permettre à l’observateur de prendre ses ailes pour s’envoler -mentalement- ailleurs.

Œuvres de Bae Bien-U

La force de l’art sur le pouvoir de l’imaginaire

En réalité, ce vernissage permet de réaliser à quel point un simple objet, une photo d’un quotidien anodin ou à l’inverse, d’un événement historique, permet immédiatement de voir le monde sous un nouveau jour.

Si nous prenons l’exemple de Ram Rahman dont les œuvres présentent une Inde loin des clichés de Bollywood, c’est en réalité l’attention que l’observateur porte aux détails de la photographie qui lui permet de se représenter tout ce qui n’a pu être capturé par l’œil de la caméra : le hors champ, les sons, les mouvements, les couleurs même !

Photographie de Ram Rahman

Ce pouvoir de l’imaginaire prend toute sa force lorsque l’on se retrouve face aux céramiques de l’artiste cubain Wilfredo Lam, dont le père était chinois. Des éléments représentant le feu, la terre, le ciel et l’air se mêlent sur la surface des œuvres. L’observateur n’est pas emmené directement dans un ailleurs, il s’y plonge lui-même en contemplant avec attention les œuvres de l’artiste.

Vase 1, Wilfredo Lam (1975)
L’impression de l’auteure:
Le MAAG présente donc une collection d’œuvres poignantes, qui peuvent permettre à tout étudiant vivant en région parisienne de s’envoler vers de nouveaux horizons sans (trop) se déplacer. Vous pouvez allez voir ces oeuvres jusqu'au 23 janvier 2023, et l'exposition est gratuite pour les jeunes de 18 à 25 ans (inclus) ressortissants de l’UE! 

Mélanie Baccichetti

Melanie Baccichetti

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