Il aura fallu près d’une décennie après le grand succès de Gatsby le Magnifique pour que Buz Luhrmann face son grand come-back au cinéma… et quel retour magistral !

De gauche à droite : Priscilla Presley (unique épouse d’Elvis) et son interprète Olivia DeJonge, Baz Luhrmann enserrant Austin Butler, le danseur et mannequin Alton Mason, Tom Hanks.
Présenté hors-compétition au Festival de Cannes en mai dernier, cette comédie musicale ultra divertissante a déjà conquis le cœur de bien des spectateurs. Outre-atlantique, le film est parvenu à la cheville du dernier Top Gun lors de son lancement, rentabilisant son budget de 85 millions de dollar contre 159,4 millions de recettes au box-office !
Mais qu’en est-il du film en lui-même ? Les rédacteurs de On’ Media vous donnent leur avis !
La critique de Cynthia « Baz et l’art de la frénésie moderne » : 7,5/10

Étant amatrice de biopics, je dois dire que j’ai été bien plus contentée par ce film que par les derniers Aline (2020) ou Bohemian Rhapsody (2018) dans le registre musical… Ici, on plonge dans une œuvre colossale de 2h40. L’australien Baz Luhrmann ne se réinvente pas tant que ça car il n’en est pas à sa première comédie musicale. En effet, son film Moulin Rouge ! sorti en 2001 reprenait les titres de Nirvana, David Bowie, Queen, Police, Whitney Houston, Elton John ou bien Kiss, dans une atmosphère encore plus déjantée… même si ce sixième film aussi est la définition de la frénésie voire de l’hystérie, de par sa réalisation épileptique.
Célèbre pour avoir d’abord revisité l’histoire de Roméo et Juliette dans l’époque moderne en 1997, puis adapté l’œuvre de Gatsby le Magnifique en 2013, le réalisateur se plait encore et toujours à mêler l’ancien au moderne : un élément représentatif de sa filmographie, mais que personnellement je n’apprécie pas pour les biopics, car je l’estime complètement anachronique. Nous pouvons donc entendre rapper Doja Cat, Swae Lee, Eminem et Nardo Wick, tout en suivant les folles aventures du King, sex symbol (insolent) d’une génération. Par ailleurs, on ne peut que s’incliner devant la remarquable incarnation d’Austin Butler. Le choix de centrer l’histoire du point de vue de son manager est original bien qu’un peu déceptif, et on ne détaille pas assez certaines étapes clé de sa vie trépidante. Néanmoins, une version du film de 4h existe… et le réalisateur a probablement dû couper une grande partie des scènes pour montrer l’essentiel !

La critique de Julien-Konko «… une odyssée musicale débordante d’énergie » : 8/10
Vous le savez maintenant, le biopic du célèbre chanteur Elvis Presley retrace sa vie par le biais de son manager et ami : le colonel Tom Parker. Le film met en avant l’incroyable performance de l’acteur Austin Butler, qui campe le personnage d’Elvis avec une intensité remarquable. Tom Hanks quant à lui, interprète le manager d’Elvis qui, sous couvert de bonne volonté, se sert de la star pour ses intérêts personnels. On y découvre les inspirations musicales d’Elvis via la culture afro-américaine (blues, soul, gospel ou encore jazz), incarnées par de grands musiciens de son époque tels que B.B. King, sœur Rosetta Tharpe, Little Richard ou Chuck Berry. Au niveau de la bande-originale du film, celle-ci est plutôt bien choisie malgré certains titres qui semblent anachroniques.
Le film retransmet de manière plutôt satisfaisante la personne qu’était Elvis Presley et son attachement à la musique qui l’animait. Malgré tout, le réalisateur n’arrive pas à iconiser certaines chansons les plus célèbres de l’artiste telles que « Can’t Help Falling In Love » ou encore « Burning Love ». Les décors et costumes très réalistes permettent d’entrer avec aisance dans le film, que ce soit à partir des années 50 jusqu’aux années 70. Elvis est donc un très bon film qui prend le parti de ne pas s’attarder sur le point de vue de l’artiste mais bien de son manager qui passe au premier plan. Avec ses machinations, il fait passer le chanteur pour une véritable marionnette. Le film propose une odyssée musicale débordante d’énergie, pouvant plaire autant aux fans d’Elvis, qu’à ceux qui souhaitent découvrir son histoire.
Le film obtient donc une moyenne honorable de 7,5/10 !
Article rédigé par Julien-Konko Soumah et Cynthia Zantout
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