On’ a rencontré Marie, Youenn, Salomé et Ronan qui ont tous choisi de partir en Colombie pour effectuer leur Erasmus. Une expérience enrichissante, dépaysante et parfois étonnante sur laquelle ils ont décidé de revenir.
Pourquoi avez-vous choisi la Colombie pour faire votre Erasmus ?
YOUENN : J’ai choisi la Colombie car j’ai toujours voulu découvrir l’Amérique latine et je n’avais pas eu la chance d’y aller auparavant.
SALOMÉ: Je voulais absolument partir dans un pays hispanophone car j’avais déjà fait un séjour d’étude en Espagne. Je préférais la Colombie comme je connaissais quelqu’un qui avait déjà fait un Erasmus là bas.
RONAN : J’avais soif d’aventure et surtout de choses nouvelles et originales. Il me fallait donc une destination bien dépaysante, loin de l’Europe, avec la possibilité de voyager facilement. Le fait d’avoir une période de vacances de 3 mois à Noël (entre début novembre et fin janvier) me permettait de faire un vrai road trip, ce qui a fini de motiver ma décision.
Où étiez vous exactement ?
R et Y : Bogotá, la capitale du pays dans la région Cundinamarca
S : Barranquilla dans la région Atlantico dans les Caraïbes
Comment les cours se sont organisés ? Est-ce qu’ils vous ont plu ?
S: J’étais en licence de sciences politiques à Paris. J’ai donc pris tous les cours de sciences politiques (en plus d’un cours d’histoire des Caraïbes, d’un cours de bachata et d’un cours de yoga) qui étaient entre le lundi et le jeudi matin pour avoir un long week-end. Le cours d’histoire des Caraïbes était particulièrement intéressant car il montre un point de vue qui est si peu étudié en France alors même que cela concerne son histoire.
Y : J’y étais entre février et juin 2021, donc en plein milieu de la crise sanitaire. Mes cours étaient tous à distance. Les professeurs étaient quand même très sympa et les cours intéressants (exemple : Géopolitique de l’Amazonie ou Sécurité internationale).
Racontez une journée type en Colombie
S: Généralement j’avais cours très tôt à cause de la chaleur (on pouvait commencer à 6h) et je finissais aux alentours de midi. Ensuite j’allais à la plage qui était à côté de ma faculté toute l’après-midi. Soit je retournais en cours en fin de journée, soit je rentrais chez moi et je partais en soirée.
R : Après les cours, vers 18h, j’allais faire du sport avec mes amis ou je partais me balader dans la ville. Et le soir, c’était très (trop?) souvent soirée avec les étudiants internationaux, les Français et les Colombiens dans notre maison ou dans les nombreux clubs de la ville.
Avez-vous pu voyager ? Si oui, où ça ?
MARIE : Mis à part Bogota, on est partis visiter la côte Caraïbe : Santa Marta, Taganga, Palomino et le parc naturel de Tayrona.
R : J’ai pu voyager à Medellin et sa région, Cali, la vallée du café, la côte Pacifique, toute la région des Caraïbes, le désert de la Tatacoa, les îles de San Andres… En plus j’ai eu la chance de faire deux mois de road trip entre le Pérou et la Bolivie.
Y : J’ai passé plus de 50% de mon temps hors de Bogotá. J’ai pu aller trois fois sur la côte Caraïbes (Capurgana, Carthagène et Palomino), sur la côte Pacifique (Bahia Solano), dans la zone caféière, Eje Cafetero (Salento, Jardín), dans le désert de la Tatacoa, et trois fois aussi à Medellín. Je suis également partie deux semaines au Mexique.
Avez-vous été dépaysé ?
R : À Bogota le dépaysement n’est pas extrême puisque la ville est assez “américanisée”, même si elle reste extrêmement anarchique, extravagante et étonnante. Par contre ailleurs dans le pays, il existe une multitude de cultures différentes et propres à chaque espace, avec ses habitudes, ses rites, sa gastronomie et ses codes.
S : Sur des petits détails oui. Par exemple, il n’y a pas d’eau chaude à Barranquilla à cause de la chaleur du coup fallait s’habituer aux douches froides.
M : Très ! Tout est différent : le climat, la nourriture, les paysages… Surtout sur la côte Caraïbes. On a eu l’occasion de discuter avec des indigènes Kogis, une tribu qui vite dans la zone protégée de Tayrona. On a parlé de relations sentimentales, de mariage, de trucs quotidiens et le fossé entre nos modes de vie était tellement grand que c’était très dépaysant.
Quel est votre pire / meilleur souvenir en Colombie ?
S: Concernant le meilleur souvenir, c’est celui du Carnaval de Barranquilla. Il y a pleins d’évènements culturels durant 3 semaines, avant le carnaval. Toute la semaine du carnaval, les cours sont banalisés à Barranquilla et il y a énormément de festivité : concerts, des défilés, des soirées, des danses de rues etc.
R : Pour le pire je dirais surement la fois où je me suis fait racketté de force par des policiers à seulement quelques dizaines de mètres de chez moi, mais l’anecdote est amusante avec le recul.
Y : Mon meilleur souvenir c’est lorsque l’on est parti près du Panama une semaine avec une dizaine d’amis qui sont venus me voir, on était seuls au monde quasiment, c’était vraiment fou. Mon pire souvenir : être allé à l’hôpital après avoir eu une infection dans la jungle, ça a duré 2 semaines en tout, avant d’avoir la COVID, une tourista et une larve dans le pied.
Comment avez-vous vécu le retour en France ?
S: Étant donné que j’ai été rapatriée et qu’on était en plein confinement en France, c’était assez compliqué.
M : Après avoir passé un an à voyager dans des pays différents, le retour à un quotidien qui n’est plus vraiment à nous est très compliqué. J’ai eu du mal à me réadapter au climat, aux obligations de tous les jours. Je me sentais plus vraiment chez moi en France.
Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans ce pays ?
M : Je pense que c’est un pays que les européens connaissent mal et qui mérite d’être mieux perçu en mettant de côté certains préjugés sociaux ou sécuritaires. Les paysages sont incroyables, les gens sympas et la Colombie a une histoire et un patrimoine culturel très riche.
S: le soleil et la plage, la gentillesse des gens, l’ambiance.
R : La diversité des cultures et des paysages, le patrimoine naturel immense et le contact avec les colombiens.
Y : Tout sauf la nourriture colombienne.
Que répondriez-vous aux gens qui considèrent ce pays comme « dangereux » ?
S: Quand on arrive, il faut juste prendre certaines habitudes. En revanche le sexisme et le machisme sont beaucoup plus présents qu’en France.
R : J’ai évidemment quelques anecdotes mais l’image de la Colombie comme le paradis du meurtre et des narcos est à gommer, même s’il reste encore des traces de cette sombre histoire.
M : Je pense que c’est avant tout une histoire de lucidité. Il faut être conscient qu’on est dans un pays qu’on ne connaît pas et potentiellement dangereux. Personnellement, je ne me suis pas sentie plus en danger en Colombie qu’en France, même en tant que femme.
Avez-vous vraiment vécu une vie à la “colombienne” ou êtes-vous restés dans les cercles des étudiants internationaux ?
R : J’ai d’abord vécu dans une maison habitée par des étudiants étrangers (américains, hollandais, colombiens, mexicains, français, brésiliens, espagnols…). Par contre mes amis de la fac étaient tous colombiens. Au second semestre j’habitais chez une colombienne qui hébergeait d’autres étudiants, tous sud américains, donc c’était un peu différent.
M : J’ai pu rencontrer quelques colombiens, mais on a majoritairement voyagé et vécu avec des Français.
Que retenez-vous de cette expérience à l’étranger ?
R : Une véritable opportunité de vivre une “parenthèse enchantée” hors de tous les carcans de notre vie classique en France. Partir c’est évoluer, grandir et s’ouvrir sur le monde donc ça ne peut faire que du bien, peu importe le moment ou l’endroit.
M : Partir en Colombie, et globalement en dehors de l’Europe, est encore plus à part car on y retrouve un mode de vie vraiment totalement différent que celui qu’on a en France.
Y : Je penses que ça m’a ouvert à l’idée d’aller partout dans le monde.
Votre expérience en un seul mot ?
R : Que chevere 😉
Y : Qué chimba!
Source bannière : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/94/59_-_Carthagène_-_Décembre_2008.JPG
Julie Draut
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