Ce mardi « 1er juin » rime avec… « fin d’examen » ! La chaleur provoquée par les nouveaux rayons de soleil est un bon prétexte pour flâner dans nos salles parisiennes. N’ayez crainte : nous n’oublions pas vos petites bourses étudiantes que nous saurons préserver en vous proposant de trouver refuge dans un Mk2… à 4,90€ la séance en semaine !
Slalom de Charlène Favier
Sur un coup de tête cinéphile avec des amis, je me suis retrouvé face à Slalom, premier long-métrage réalisé par Charlène Favier et sélectionné au Festival de Cannes 2020. Lyz, 15 ans, est au centre d’une relation d’emprise parfaitement orchestrée, avec un début, un milieu et une fin. Complexe tout en allant à l’essentiel, le développement de l’adolescente s’accorde à l’envie de la réalisatrice d’être « dans quelque chose de très sincère par rapport à l’émotion, la sensation ». Cette authenticité est tenue tout le long du parcours par Noée Abita, incarnant avec brio cette « fille en quête de résilience, qui a envie de se réapproprier son corps, et de respecter ses propres désirs ».
Mais détrompez-vous : même s’il s’inscrit dans les revendications soutenues par le #MeToo, Slalom a été imaginé avant sa naissance. Dès 2010, Charlène Favier souhaite créer une œuvre personnelle, « sorti[e] de ses tripes ». Une fois le budget obtenu, elle décide ainsi de tourner dans la montagne de son enfance en s’appuyant sur des compétitions de ski menées jusqu’à ses 15 ans. C’est donc au moment d’une descente sur une neige parfaitement blanche, que vous vous « [accrocherez à Lyz] », pour « ressent[ir] le vertige, la glisse ». Volontés pédagogiques et artistiques y convergeront dans un traitement minutieux accordé à l’image, en servant in fine «un vrai sujet, qui dénonce, qui ouvre le débat, sur une omerta très ancrée dans notre société».
Résumé : « Lyz, 15 ans, vient d’intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s’investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès, mais bascule rapidement sous l’emprise absolue de Fred… »
ADN de Maïwenn
Vous avez sûrement dû porter votre regard sur l’une des affiches publicitaires de ADN peuplant l’ensemble des métros parisiens… Qualifié de « réflexion bouleversante sur la quête des origines » par Les Échos ou d’« écriture d’[un] théâtre intime sur un ton plus subtil » par Le Monde, le film de la réalisatrice Maïwenn questionne ses ascendances maternelles. Dans la bande-annonce, elle se focalise sur ses « 25% d’origines algériennes » : que signifient-ils, pour elle ? Un dialogue persistant entre autobiographie et fiction prend alors forme, autour du processus du deuil de son grand-père. Quel impact une mort peut-elle avoir au sein d’une famille ? Et, a fortiori, dans une famille française d’origine maghrébine ? À l’image de la « mère toxique avec un fond d’humanité » tenue par Fanny Ardant, Maïwenn nous adresse un film construit sur la dualité des sentiments, qui vous poussera « à [vous] demander : mais d’où je viens, en fait ? ».
Résumé : « Neige, divorcée et mère de trois enfants, rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien qui vit désormais en maison de retraite. Elle adore et admire ce pilier de la famille, qui l’a élevée et surtout protégée de la toxicité de ses parents. Les rapports entre les nombreux membres de la famille sont compliqués et les rancœurs nombreuses… Heureusement Neige peut compter sur le soutien et l’humour de François, son ex. La mort du grand-père va déclencher une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige. Dès lors, elle va vouloir comprendre et connaître son ADN. »
Playlist de Nine Antico
Et pour terminer, même si nos « Sorties Ciné » restent un moyen de défendre l’importance et la talent des drames à la française, On’ soupçonne votre envie de légèreté ! Habituellement autrice de bandes-dessinées (Le Goût du Paradis, Girls don’t cry, ou Coney Island Baby), Nine Antico concrétise son rêve de jeunesse par la réalisation de Playlist. Amusante et un brin cru, la bande-annonce de son premier long-métrage anime le vécu de Sophie, qu’elle « ne veut pas démêler » de sa propre expérience d’illustratrice. Une comédie en noir et blanc avec un air intemporel, qui apaisera sûrement votre regard et votre esprit.
Résumé : « Sophie a 28 ans. Elle aimerait être dessinatrice, mais ce serait tellement plus facile si elle avait fait une école d’art. Elle aimerait aussi trouver l’amour, mais ce serait tellement plus facile s’il vous sautait aux yeux. Elle multiplie les expériences amoureuses et professionnelles. Prendre des coups, beaucoup, en donner, un peu : c’est ça, l’apprentissage. Dans sa tête tourne en boucle Daniel Johnston, qui chante que « l’amour véritable finit bien par vous tomber dessus » ; mais Sophie se demande s’il dit vrai. »
Sources critique Slalom : citations de Charlène Favier et Noée Abita, trouvées sur les chaînes YouTube « Le Mag Cinéma » et « Montagne TV ». Résumés provenant du site « Allo ciné ».
Pour contacter la rubrique « Cinéma », et/ou proposer un article : rubrique.cinema@on-media.fr.
Paul Philipon
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