
Cheffe de la rubrique « Arts et Littérature » chez On’, Elisa se définit comme une « Lectrice et acheteuse compulsive ». Elle tient également un compte Instagram professionnel, Les Carnets Lecteurs, où elle nous enivre de ses recommandations littéraires… Qui aurait cru qu’Instagram pourrait nous faire lire plus ?
On’ : Bonjour Elisa, présente-toi…
« Je m’appelle Elisa Fernandez, j’ai 22 ans, et je suis étudiante en dernière année d’école de journalisme au CELSA. Je suis aussi cheffe de la rubrique Arts et Littérature chez On’. Depuis trois ans maintenant, je tiens le compte Instagram @lescarnetslecteurs, sur lequel je poste régulièrement des chroniques des livres que je lis. »
On’ : As-tu toujours eu cette passion de la lecture ? Y a-t-il un livre qui t’a marqué ?
« Dès que j’ai su, j’ai toujours beaucoup aimé lire. Après le bac, j’ai fait une prépa littéraire. Cela m’a ouvert pas mal de portes et m’a fait découvrir des auteurs que je ne connaissais pas. Mon compte Instagram a participé à renforcer cette passion ; il a doublé mon rythme de lecture.
Petite, plusieurs livres m’ont marquée, mais en particulier, Les Lettres de mon Moulin, d’Alphonse Daudet, qui fut une bonne porte d’entrée à la lecture. »
La création du compte Les Carnets Lecteurs…
On’ : Pourquoi avoir créé ce compte de lecture ?
« C’est grâce à un hasard. Je suis tombée sur un compte qui faisait des chroniques de livres, avec des photos ; c’était une nouvelle approche de la lecture. Je ne me suis pas lancée là-dedans tout de suite. Mais c’est grâce à Une Vie de Maupassant, que j’ai découvert en prépa’, que je me suis lancée dans cette aventure. Ce livre a été une révélation, et j’avais envie d’échanger avec d’autres personnes sur ma passion de la lecture. C’est ce qui m’a motivée à faire ce compte Instagram. »
On’ : Pourquoi ce nom, « Les Carnets Lecteurs » ?
« Cela vient tout simplement de mon organisation pour faire mes chroniques. Je tiens un carnet dans lequel je mets mes idées en place, pour réfléchir à la manière dont je vais commencer et finir ma chronique. Et « lecteurs », c’était pour garder la référence aux livres. »
On’ : Avais-tu un but précis en créant ce compte ?
« Au départ, j’ai créé ce compte pour partager mes écrits, mon écriture. C’était aussi, par le biais de ces chroniques, un moyen d’organiser ma pensée, mes idées. J’essaye toujours de mettre en forme ce que je pense, de manière que mes impressions de lectures en ressortent. C’est comme un exercice d’écriture après la lecture ; cela me permet de prolonger l’expérience que j’ai eue avec le livre. C’est aussi une manière de savoir ce que je vais retenir de ce livre ; ce qui m’a plu, ce qui m’a énervée, des passages qui m’ont bouleversée… »
Gérer un compte professionnel…
On’ : Comment prépares-tu ta chronique, et combien de temps mets-tu pour en faire une ?
« Pendant ma lecture, je prends des notes comme mes impressions, ce qui me vient, pour garder l’essence de ce que je ressens. Parfois, j’oublie de prendre des notes durant la lecture, alors il faut tout faire au moment où je me mets devant mon ordi ; et c’est un peu plus compliqué, car il faut se rappeler de la lecture. Parfois, j’essaye de mettre des citations marquantes. Cela me prend en tout une heure pour mettre en forme ma chronique. »
On’ : A quel rythme publies-tu ?
« Cela varie selon le temps dont je dispose et si je lis beaucoup ou pas. Suivant aussi les livres : si ce sont des pavés de 1000 pages ou de 200 pages, je ne vais pas les lire à la même vitesse. Mais de manière générale, il y a une publication par semaine. Toutes les publications ne sont pas des livres, je pose des questions aux personnes sur ce qu’ils lisent en ce moment ; cela me permet de faire une pause, car je ne lis pas toujours un livre par semaine. »
On’ : Comment choisis-tu tes livres ? As-tu des goûts, des thèmes précis ?
« Je suis très tournée vers les romans réalistes, moins vers l’imaginaire. J’apprécie notamment les livres portant sur des portraits de femmes, les liens familiaux. Mais j’aime bien sortir de ma zone de confort et je peux aller vers des témoignages par exemple ; ce sont des livres vers lesquels je n’irais pas naturellement. »
On’ : Reçois-tu des livres de la part de maisons d’éditions ?
« Oui, en effet je reçois des livres de la part de maisons d’éditions. Cela a commencé il y a un an et demi, lorsque j’ai franchi la barre des mille abonnés. Les maisons d’éditions envoient des livres à des journalistes pour qu’ils fassent une critique d’un livre, qu’elle soit positive ou négative ; c’est le service de presse. Elles ont fini par transposer ça sur Instagram.
Je reçois régulièrement des livres de la part de maisons d’éditions. Cela étant, ce n’est jamais imposé, on ne m’envoie jamais des livres sans que je ne les aie demandés ou approuvés. Il n’y a pas de contrats et je garde une totale liberté, impartialité. »
On’ : Veux-tu nous parler d’une publication qui te tient à cœur ?

« Il y en a plusieurs et généralement ce sont des livres qui m’ont énormément marquée, et dont j’avais vraiment envie de parler. Mais il y en a un en particulier, Demande à la poussière de John Fante. Je prenais frénétiquement des notes de ce que je lisais ; j’étais très inspirée par ce que me renvoyait le livre, et les émotions qu’il me procurait. Tout de suite, j’avais envie de coucher cela sur le papier. Je ressentais cette urgence de le partager. »
La lecture et les réseaux sociaux, deux mondes totalement séparés ?
On’ : Aujourd’hui, les moyens de communication prennent une place prépondérante dans nos vies. Penses-tu que nous ne lisons plus assez ?
« J’ai grandi dans une famille où l’on lisait pas mal ; je n’ai peut-être pas assez de recul pour faire un constat général. J’ai l’impression qu’on culpabilise les gens qui ne lisent pas et je ne trouve pas cela normal, car chacun a le droit de faire ce qu’il veut. Ce qui m’énerve surtout, c’est de trier « bonnes » et « mauvaises » lectures ; il n’y a pas de bonnes ou mauvaises lectures. Tant que l’on arrive à se plonger dans un bouquin, que ce soit Germinal ou 50 nuances de Grey, il n’y a pas de petites lectures. C’est plus cela qui me choque aujourd’hui.
L’on peut aussi tomber sur une lecture très tard dans sa vie et se passionner ensuite pour la lecture. Se forcer à s’y mettre n’est pas une bonne solution, cela peut nous braquer. »
On’ : A l’ère des réseaux sociaux, la lecture n’a-t-elle pas de moyens pour exister ?
« Elle n’a pas besoin des réseaux sociaux pour exister ; il y aura toujours un public attiré par la lecture et qui aura eu cette éducation-là. Ce que les réseaux sociaux ont de particulier, c’est qu’ils permettent d’ouvrir cette passion à des gens qui n’y auront pas été initiés naturellement, dans leur environnement. J’espère en tout cas que les réseaux sociaux peuvent avoir cet avantage-là de donner envie à des gens qui ne lisent pas habituellement de se lancer dans la lecture.
On’ : Pour celles et ceux qui ont du mal avec la lecture, quels conseils leur donnerais-tu ?
« En premier lieu, il y a plusieurs formes de livres. Je pense tout de suite à la BD et aux mangas, qui sont des portes d’entrée géniales vers la lecture ; car chaque auteur, dessinateur, peut développer son univers. Mais surtout, cela se lit vite.
Car j’ai l’impression que ce qui décourage les personnes, c’est de se plonger dans un livre ; c’est long, c’est un investissement, alors que la BD et les mangas peuvent se lire en une heure. Pour ce qui est des livres de manières générales, il faut trouver des thèmes qui nous interpellent. Il faut commencer à lire des livres dont les sujets nous plaisent, nous passionnent, et qui nous donnent envie de creuser.
Par exemple, mon père ne lisait pas beaucoup avant ses 30 ans environ. Il a commencé à lire des romans historiques car cela l’intéressait, et c’est ainsi qu’il a développé une passion pour les livres en lisant autre chose. C’est donc une bonne porte d’entrée de commencer par lire ce qui nous attire, nous passionne. »
On’ : Pour terminer, souhaites-tu ajouter quelque chose ?
« Je ne souhaite rien ajouter, mais voici quelques comptes qui m’inspirent, et qui peuvent vous plaire…
Merci à Elisa pour sa participation à ce What’s Up Confinement #20 ! N’oubliez pas de vous abonner à son compte Insta; avec ses 187 publications, il abrite sans aucun doute votre coup de cœur littéraire du printemps.
De notre côté, On’ a un petit faible pour une recette de saison : la tarte aux tomates, thon et moutarde, de Kipo !

💸: €
🌿: Pour une recette végétarienne, enlevez le thon
🥗: Pour une version vegan, enlevez le parmesan
🍴 (4 personnes) : 4/5 tomates, moutarde, une boîte de thon, huile d’olive, pâte feuilletée, poivre, sel, herbes de Provence, cumin, parmesan
💪: Facile
👩🏽🎓: Recette étudiante
• Préchauffez votre four à 180°C.
• Étalez une pâte feuilletée dans un moule. Piquez avec votre fourchette puis étalez de la moutarde avec votre pinceau de cuisine.
• Émiettez-y du thon puis placez vos tomates en rondelles.
• Rajoutez vos épices et herbes, puis, enfournez le tout à 180°C jusqu’à ce que tout soit cuit.
• Sortez le plat du four et rajoutez un peu de parmesan sur le dessus.
Bon appétit à vous, et à la semaine prochaine pour un prochain talent étudiant !
Pour continuer à suivre Elisa et Kipo …
L’Instagram d’Elisa : @lescarnetslecteurs
L’Instagram de Kipo : @ __kipoo__
Marc Mouty-Lecallier
Images de l’article provenant des comptes Instagram d’Elisa et Kipo
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