Cette semaine, On’ vous propose pour ce What’s Up Confinement de vous plonger dans l’art du dessin, avec le passionné et passionnant Aloïs; de sa découverte de la pratique, à ses tous premiers personnages, vous saurez tout de son coup de crayon, inspiré du manga et du réalisme.
On’ : Bonjour Aloïs, présente-toi…
« Je m’appelle Aloïs, j’ai 21 ans, j’habite en Île-de-France, et j’étudie l’illustration en ligne par le biais de GC Spectrum, une école australienne avec des professeurs américains. »
On’ : Comment est venue ta passion pour le dessin?
« C’est grâce à une amie que j’ai découvert le dessin. Elle m’a invité à rejoindre un forum d’animation. J’ai donc appris à faire de tout petits dessins qu’on peut appeler « Doodle« . Par la suite, cela est devenu une véritable passion, qui s’est invitée sur mes cahiers de cours, sur toutes les feuilles qui passaient devant moi. »
On’ : Quelle fut ton impression aux premiers coups de crayon?
« Au départ, c’était une chose très naturelle, où je n’avais pas forcément besoin d’entraînement car j’étais alors encore jeune et je n’avais donc pas d’appréhension à me dire qu’il fallait que je m’améliore. Montrer mes dessins n’était pas une peur pour moi. J’avais assez confiance dans mon travail pour ne pas comparer mes dessins avec d’autres. »
On’ : À quoi ressemblaient tes premiers dessins?
« Mes premiers dessins ressemblaient à des petits personnages simples, mignons, couverts de fourrure, avec de gros yeux. Le logiciel de l’époque me permettait de les colorier uniquement en noir, rouge et bleu. Mais à côté, sur une feuille de papier, je coloriais mes personnages de toutes les couleurs possibles qui étaient à ma disposition, en variant du crayon de couleur au feutre. »

On’ : Par la suite, comment a évolué ton coup de crayon?
« Je faisais toujours les mêmes paternes. A l’époque, je voulais avoir un style plus « manga » et diversifier mes dessins. Il m’a fallu alors un peu plus d’entraînement pour arriver à créer quelque chose de totalement nouveau. Ce fut comme réapprendre à redessiner entièrement. Il m’a fallu m’imprégner de nouvelles techniques. »
On’ : T’entraînes-tu toujours à affiner ton art?
« Oui absolument! Tous les jours je m’entraîne. J’étudie beaucoup l’anatomie, la théorie des couleurs, affiner ce n’est pas uniquement dessiner. »
On’ : Quelles sont tes étapes pour créer, dessiner?
« Pour trouver l’inspiration, je réfléchis à une émotion que j’ai envie de transmettre directement sur le papier. Puis je passe à la composition même, c’est-à-dire où placer quoi, comment arranger, organiser sur la feuille. Tout cela se passe sur une tablette graphique. Plus rarement, il m’arrive de faire un dessin sur une feuille de papier, puis de la scanner et finaliser sur la tablette graphique. »
On’ : Pratiquer ton art participe-t-il à un équilibre de vie?
« Oui! Le dessin est pour moi très relaxant. C’est un art qui permet de me détendre, de penser à autre chose, de m’évader du moment présent, de faire partir l’anxiété. C’est un monde intérieur très développé où j’essaye d’entrer le plus souvent possible. Je passe plus souvent de temps dans ma tête, dans mes dessins et l’art, que dans la réalité. »
On’ : Selon toi, est-ce que tout le monde peut être capable de devenir un artiste?
« Tout le monde peut devenir artiste. Tout le monde peut être capable de réaliser de belles choses, cela se passe dans la tête. Le premier processus de création, c’est l’imagination. Tout le monde peut imaginer, créer dans sa tête un univers propre à soi-même. La réalisation sur le papier, sur la tablette passe par beaucoup de pratiques, d’apprentissages, de techniques mais surtout le plus important, de motivation. Il ne faut pas se décourager. Tout le monde peut être capable de faire ce que je fais et même en mieux.
Chacun a son style et ce style-là est une richesse, peu importe le degré de technique. Ce qui compte c’est l’imagination et la créativité. Une forme sans histoire ne reste qu’une simple forme. »
On’ : Pratiques-tu d’autres arts?
« Oui j’en pratique pas mal d’autres. L’écriture est le premier art chez moi, peut-être même plus que le dessin. J’écris de la poésie comme du roman. Mais le roman reste le genre le plus important pour moi car j’adore raconter des histoires. Le dessin va me permettre d’illustrer mes romans, mes histoires. Chaque dessin à un sens pour moi, puisqu’il m’évoque une histoire particulière.
Je pratique aussi de la musique; de la composition musicale, qui accompagne mes dessins et mes romans.
J’ai aussi pratiqué de la danse et j’en pratique toujours de mon côté. Cela me permet d’exprimer ce que je ressens dans mon monde intérieur et ne faire plus qu’un avec la musique. Ces arts ont tous un lien entre eux, chacun alimentant l’autre. »
On’ : Aujourd’hui, à quoi ressemblent tes dessins?
« Ce sont toujours des mises en scènes de mes personnages. J’essaye toujours d’avoir une couleur mère qui va imprégner une ambiance générale à tous mes dessins. J’essaye de créer des dessins plus réalistes même s’il est parfois difficile de sortir de l’inspiration du manga de mes débuts. »
On’ : Tu es un homme trans et pan. Est-ce que la transidentité (et les thèmes LGBT+ en général), ont une influence dans ton œuvre?
« Il est vrai que les thèmes LGBT sont plutôt récurrents dans certaines de mes œuvres, simplement car c’est une partie importante de ma vie quotidienne. Autant d’un point de vue « romantique » que du point de vue « identitaire ». Ça me permet de mieux me rattacher à mes œuvres et de m’en sentir plus proche.
Plus personnellement, dans mon cas, je dessine souvent des hommes très efféminés car c’est le type de personnage auquel je m’identifie le mieux. Dans un monde où je ne me sens pas toujours « normal », je peux au moins me sentir à ma place parmi mes dessins. »

On’ : Parle nous de ce dessin…
« J’avais envie dans ce dessin de combiner un esprit assez innocent et enfantin (d’où les bonhommes de neiges), mais en l’intégrant à une atmosphère sombre, plus réelle. J’ai gardé certains traits du bonhomme de neige comme la carotte pour le nez. Mais ensuite j’ai voulu donner des traits humains plus visibles. Créer un air dystopique, où l’on n’a pas envie d’être. Dans l’idée, le personnage de gauche était soit un policier ou un détective à l’air froid, distant. Il est peut-être dans ce bas fond pour résoudre un crime ou une affaire sordide. Le personnage de droite se veut plus sociable mais en même temps plus sournois, narquois, se moquant du policier/détective, en lui disant qu’il n’a rien à faire ici. Les bouteilles d’alcool dans sa main, au sol, et son sourire en coin, alimentent le côté vicieux du personnage. Tout dégage une atmosphère dérangeante, malaisante. »
On’ : Combien de temps as-tu mis pour réaliser ce dessin? Et combien de temps mets-tu pour réaliser un dessin généralement?
« Pour ce dessin-là, j’ai mis 2-3 heures à le réaliser. Mais généralement pour réaliser un dessin c’est plutôt 4 à 5 heures. »
On’ : Avec le Covid-19, les confinements, les restrictions, le dessin a-t-il permis de t’évader de cette situation inédite?
« Oui, le dessin me permet de voyager sans bouger de ma chaise. Le confinement m’a paru moins dur car j’avais quelque chose auquel me rattacher, pour m’occuper. Le Covid-19 m’a plus inspiré pour l’écriture, mais cela ne m’a pas inspiré pour le dessin. »
On’ : Comment te vois-tu plus tard? Te vois-tu vivre de ton art?
« J’espère vivre de mon art plus tard. C’est pour cela que j’ai voulu faire cette école en ligne: pour me permettre, je l’espère, de devenir illustrateur. »
Merci à Aloïs de sa participation à ce What’s Up Confinement et d’avoir répondu à nos questions! Vous pouvez retrouver l’intégral de son travail sur son Instagram : @Nix.river. Pour finir de vous convaincre, voici quelques petits dessins d’Aloïs, soigneusement sélectionnés par lui-même:




Pour finir, On’ retrouve Kipo et son œuf au plat sur son riz à la provençale, réalisé à sa façon!

💸 : €
👩🏾🎓 : Recette étudiante
🌿 : Végétarien
🥗 : En alternative vegan, vous pouvez retirer l’œuf
🍴 (2 personnes) : Riz / huile d’olive / 1 bouillon de cube Maggi / 1 tomate par personne / sauce tomate / 1 œuf par personne / oignon / safran / ciboulettes OU herbes de Provence
💪 : Facile
• Mettez de l’huile d’olive dans une casserole (un petit fond) et mettez votre riz dedans pour le faire dorer quelques minutes (pensez à bien remuer de temps en temps).
• Pendant ce temps, faites chauffer de l’eau dans une tasse avec un bouillon de cube Maggi de votre choix au micro-ondes (juste quelques secondes, le temps que le bouillon se dilue un minimum).
• Mettez le bouillon dans la casserole où se trouve votre riz. Il va gonfler grâce au bouillon. Si vous n’avez pas assez d’eau, vous pouvez en rajouter jusqu’à ce que le riz soit recouvert.
• Rajoutez un peu de safran.
• Pendant la cuisson, faites caraméliser la moitié d’un oignon. Puis, une fois fait, rajoutez une ou deux tomates concassées.
• Quand le riz est un minimum tendre et que l’eau est quasiment imbibée, mettez de la sauce tomate pour que le riz s’imbibe de la sauce.
• Une fois fait, rajoutez vos tomates et oignons lorsqu’ils sont cuits.
• Mettez le riz dans un bol.
• À part, faites un œuf au plat par personne et posée le sur le riz (j’aime bien rajouter des herbes de Provence ou de la ciboulette sur le dessus)
Bon appétit! Prenez soin de vous; On’ se dit à la semaine prochaine, pour découvrir ensemble un nouveau talent étudiant !
Pour continuer à suivre Aloïs et Kipo…
Aloïs :
Instagram : @nix.river
Kipo :
Instagram : @ __kipoo__
Propos recueillis par Marc Mouty-Lecallier