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Retour sur la série En thérapie

En thérapie est une adaptation française de la série israélienne « BeTipul » créée en 2005. L’adaptation, diffusée sur Arte depuis le 4 février, est réalisée par Olivier Nakache et Éric Toledano avec Frédéric Pierrot, Mélanie Thierry, Reda Kateb, Céleste Brunnquell, Pio Marmai et Clémence Poesy.

« Quand on vient consulter, c’est qu’on a quelque chose à dire mais qu’on ne veut pas dire »

Résumé : Paris, automne 2015. Philippe Dayan reçoit chaque semaine dans son cabinet à deux pas de la place de la République, une chirurgienne en plein désarroi amoureux, un couple en crise, une ado aux tendances suicidaires et un agent de la BRI traumatisé par son intervention au Bataclan. À l’écoute de ces vies bouleversées, le séisme émotionnel qui se déclenche en lui est sans précédent. Pour tenter d’y échapper, il renoue avec son ancienne analyste, Esther, avec qui il avait coupé les ponts depuis près de 12 ans. 

La société française sur le divan

Éric Toledano et Oliver Nakache ont choisi de planter le décor de cette adaptation française dans un moment qui nous a tous marqués dans nos chairs et dans nos têtes : les attentats de novembre 2015 dans le quartier du Bataclan, où se trouve le cabinet du Dr Dayan. Les réalisateurs ont donc fait le choix de revenir sur ces moments-là en mettant en scène des témoignages très réalistes de ceux qui étaient en première ligne ce soir-là, mais aussi de ceux dont le traumatisme est plus profond. Il semble qu’il y ait un parallèle entre la période dans laquelle nous vivons : l’état d’urgence sanitaire et l’état d’urgence terroriste déployé en 2015. Même si les conditions sont bien différentes, le besoin de verbaliser son mal-être et d’être écouté est toujours aussi important six ans plus tard. Le spectateur a sans doute aussi été touché par ces évènements : cette série parle de nous, elle est le miroir de notre société. Les séances du Dr. Dayan sont uniques, entre silences, colères et fuites, c’est un duel auquel le spectateur prend part, comme une forme de thérapie par procuration.

Les réalisateurs ont opté pour un décor minimaliste : le cabinet du docteur où chaque épisode correspond à une séance avec un patient. Ce huis-clos ne peut que résonner après plus de trois mois de confinement. Pour l’anecdote, les soixante-dix jours de tournage se sont achevés trois jours avant le début du premier confinement, en mars dernier.

Démocratiser la psychothérapie

Les 18 millions de vues en deux semaines montrent l’intérêt des Français pour la psychothérapie. La série attire, elle nous permet de comprendre, de découvrir un domaine longtemps critiqué voire moqué. On a forcément en tête le cliché de la séance chez le psy où l’on s’allonge sur le divan rouge, le thérapeute ne décrochant pas un mot à part un petit « hum » ou « et qu’est ce que vous avez ressenti à ce moment-là ? » et qui au bout d’une heure conclut par « 75 euros. A la semaine prochaine ». En thérapie nous montre que chaque séance est unique, et que le psychologue traverse lui aussi des périodes de doutes. C’est d’ailleurs pour cela qu’il retourne voir sa contrôleuse car il ne parvient plus à gérer ses émotions : sa crise conjugale et les attentats semblent avoir pris le dessus. Cette série démystifie le thérapeute, le rendant plus humain. Les réalisateurs ont essayé d’être le plus réaliste, ils se sont donc entourés du psychanalyste Emmanuel Valat pour créer leur série. Ils ont voulu montrer les effets de la psychanalyse sans l’idéaliser ni la moquer. Cette série, c’est comme une introspection à la fois collective et personnelle où le spectateur prend part à une séance. Il brise le secret professionnel mais accepte de lâcher prise pendant 35 min. Cette série va peut-être susciter des vocations ou bien donner envie de consulter… en tout cas, elle tombe au bon moment dans une société qui ne se sent plus vraiment écoutée. Un conseil, ne regardez pas tout d’un coup… profitez de votre consultation hebdomadaire, c’est tous les jeudis sur Arte. Alors, bonne séance !

Héloïse Le Fourner

 

La rédaction

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