Dans un contexte de pandémie, et avec le confinement, de nombreuses manifestations sportives ont été reportées voire annulées tout au long de l’année 2020. C’était sans compter sur la digitalisation du monde sportif qui a tenté de trouver un second souffle au travers d’initiatives revendicatrices d’un nouveau canal d’expression, le sport virtuel.
Les nouvelles salles de sport
Salles de sport et associations sportives fermées, pratiquer devient difficile. C’est par le plus petit des écrans que les pratiquants et néo pratiquants ont suivi leur séance. Toutes les disciplines sont concernées. Du renforcement musculaire au yoga en passant par la danse, le fitness, le cyclisme ou encore la boxe, rien n’a échappé à l’activation du mode virtuel. Applications et autres directs sur les réseaux sociaux ont été déployés par les dirigeants de salles et associations. Basic Fit sur son site, l’ASPTT sur son compte Facebook. De nouveaux coaches s’y sont également mis. Faire du sport avec Miss Univers est devenu possible : Iris Mittenaere accompagnée de coaches a lancé des séances en direct sur Instagram, Laury Thilleman a prodigué des conseils lors de ses directs de yoga ou de renforcement musculaire.
À vocation plus personnelle, les coaching privés en ligne ont trouvé leur place. Un condensé de séances individuelles, à domicile. D’autres ont préféré conserver l’aspect cours collectif entre amis toujours sous l’œil digital d’un coach. Qu’importe, le confinement aura initié un nouveau mode de pratique différent de celui connu. Un monde digital où même le sport a pris une place plus importante pour une séance hebdomadaire, mais aussi pour les événements.
Les nouvelles manifestations sportives
Stoppées par le confinement, de nombreuses manifestations sportives se sont retrouvées sans issue. L’annulation ou le report de l’édition de 2020 aura été de mise. Pourtant, certaines ont fait de la résistance. Et sont entrées dans l’ère du virtuelle, celle où les sportifs ne se côtoient que par écrans interposés, mais restent connectés à leur passion.
Courses virtuelles depuis les métropoles de l’hexagone ou les villages, les participants, seuls ou en groupe, armés d’un podomètre et d’un dossard en ligne, s’élancent jusqu’à la ligne d’arrivée virtuelle, celle de la distance à parcourir. Les courses permettent aux participants du dimanche ou confirmés d’agir en faveur d’une cause. Des initiatives solidaires qui ont trouvé dans le virtuel une réelle alternative au maintien des dons reçus lors de l’événement physique. C’est ainsi que la Ligue contre le Cancer a défié les participants à courir ou marcher pour lutter contre le cancer. “Plus vite que le cancer” aura permis de récolter plus de 120 000 € avec des participants venus de France et d’Outre-Mer. Autre course, celle de l’Alsace Run Solidarité au profit des soignants. Organisée par la société de chronométrage Sporkrono, l’initiative est en passe de révolutionner la course à distance. Fini l’auto-déclaration de la performance, place à la géolocalisation. Atouts : obtenir un classement en temps réel et actualisé sans déclarations frauduleuses.
Autres événements : le Vendée Globe Virtuel, lancé par la Fédération Française du Sport Universitaire en collaboration avec la Fédération Française de Voile et Virtual Regatta réservée aux étudiants qui défendent les couleurs de leur université ou école. Avant ça, Jean-Eric Vergne, double champion de Formule électrique, a lancé le premier Grand Prix de Formule 1, celui de Melbourne, au volant de consoles. La « Not Aus GP » s’est disputée entre pilotes et gamers. De même, dans l’impossibilité de se jouer, le derby de Séville s’est déroulé sur la pelouse digitale de Fifa 20. Aux manettes, les joueurs des deux clubs devant plus de 60 000 personnes sur la plateforme Twitch, selon Le Parisien. Tout comme les courses cyclistes, dans le salon des coureurs, qui ont traversé les paysages virtuels des Flandres dont le Tour a été remporté par Greg Van Avermaet.
Quel avenir pour ce nouveau sport virtuel ?
Avec le développement de la technologie, les confinements à répétitions, les ajustements face aux décisions gouvernementales, les salles de sports, associations sportives et organisateurs de manifestations sportives restent dans l’incertitude d’un lendemain d’événements et de rencontres sportives physiques. Alors, la poursuite du format virtuel sera-t-elle la solution ? Rien ne remplacera les séances en présentiel, mais les alternatives permis par le virtuel auront valu de maintenir une pratique dans un contexte pandémique. La pratique du sport virtuel n’est toutefois pas récente. C’est en 2012 que Stepathlon voit le jour, et lance le sport à distance, sous l’égide d’une volonté de pratique régulière pour les salariés à travers un monde virtuel. Les salariés, en compétition, équipés d’un podomètre, parcourent des milliers de pas dans le monde via une application virtuelle. Il semble alors que le confinement n’a fait que mettre en lumière l’apport technologique du virtuel dans une situation sans possibilité de pratique.
Une pratique devenue différente. Une mutation pour s’adapter au contexte actuel. Un mode qui pourrait trouver écho dans les semaines à venir. Et à plus long terme ? Le virtuel aura permis de conserver un certain lien social et offrir la possibilité de suivre des sports initialement non pratiqués. Tout en développant une pratique nouvelle, conditionnée par la qualité du réseau informatique dans une volonté de poursuite de la pratique sportive. Alors les sports deviendront-ils des e-sport ? Devrons nous dire que nous pratiquons du e-cycling ? Du e-fitness ? Du e-football ? Quoi qu’il en soit, le sport aura trouvé un moyen de perdurer, au-delà de sa frontière physique en passant le cap du virtuel.
Stéphanie MILLET
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