Nouvelle série disponible sur Netflix, Love and Anarchy est une série suédoise qui vous offre des défis et du romantisme. Une série qui semble banale. Mais, permettez moi d’attirer votre attention sur la gestion de la sexualité qui est exercée dans cette œuvre. Entre scènes de nudité, de sexe ou de masturbation, le corps est enfin… mis à nu !
Résumé : Love and Anarchy, c’est l’histoire de Sofie, une mère de famille qui commence son nouveau boulot dans une maison d’édition. Jusque là tout est classique, ou presque… En effet, un de ses collègues Max la surprend en pleine masturbation au bureau. Commence alors un petit jeu d’interdits qui apporte son lot d’amour et d’emmerdes.
Le sexe, au cœur de l’intrigue : masturbation, pornographie et amour charnel
Qui dit histoire d’amour dit souvent mise en scène de sexe. C’est le cas dans Love and Anarchy. Déjà, il semble important de relever que l’intrigue se noue autour de la question de la masturbation féminine. Avant même de voir se dérouler la vie de la protagoniste, on l’a déjà vu se masturber deux fois au son d’un film pornographique. Une première fois dans sa salle de bain (chose normale après tout), mais aussi au bureau, ce qui peut surprendre le spectateur. Et cette masturbation vient, à la manière d’une métaphore filée, refléter les sentiments de la protagoniste durant tout le programme. Quand elle jouit, elle est heureuse. Quand elle gémit, sa vie semble bien se porter. Mais quand elle jette son écran pornographique au sol, elle explose.
Concernant la pornographie justement, je trouve ça assez novateur de voir dans une série, une femme qui en regarde de manière explicite. Mais, en outre, quelque chose m’interroge et me pose même un problème. Car, en regardant du porno, Sofie se comporte avec son mari comme une actrice. Elle crie son plaisir comme on peut l’entendre dans ses écouteurs (16:33, épisode 3). En revanche, son amour charnel avec Max est beaucoup plus profond : pas de faux semblant. De quoi se questionner sur cette différence de traitement entre les deux hommes.
On en vient maintenant aux scènes de sexe à proprement parler. Quelque chose qui est encore frappant, c’est la différence entre le mari et Max. Avec son mari, notre protagoniste reste habillée (ce qui n’est clairement pas crédible)… Alors qu’avec Max, elle se déshabille, et ce moment d’intimité suprême nous permet de croire en leur liaison. Et c’est aussi le moment parfait pour découvrir la beauté des corps que le réalisateur met en avant.
Une nudité assumée et magnifiée
Il y a quelques scènes à relever dans la gestion de la représentation du corps dans cette série. Tout d’abord, la scène de la piscine au salon du livre (25:22, épisode 5) nous rappelle à quel point la nudité est mal vue dans notre société. Petit point scénario : Max et Sofie se retrouvent à la piscine de l’hôtel. Le prochain défi de Sofie semble être arrivé. Et nous retrouvons tout à coup Sofie sortant de l’eau… sans son maillot. Le réalisateur prend soin de ne rien cacher. Tout comme pour les autres personnages, rien ne nous ait camouflé. Ce ne sont pas seulement les fesses de l’actrice qui nous sont dévoilées mais aussi son pubis. Et superbe vision pour les féministes : il est représenté poilu !
Le spectacle qui s’offre à nous, s’offre aussi aux autres personnages qui dans cette piscine ne sont quasiment que des hommes. Il est intéressant de relever que la beauté féminine est à ce moment seule face à la virilité. Seule en haut d’un grand plongeoir. Prête à faire le saut dans cet immense amas d’hommes.

Autre scène de nudité, cette fois masculine, c’est celle du départ de Max de chez sa mère. Après s’être durement pris la tête avec elle, Max descend faire la photo avec les invités, nu. À nouveau, le corps n’est pas caché si ce n’est par une touffe de poils. Et comme pour le corps féminin, cette enveloppe masculine est simple, pure et sans artifice. Juste un homme nu, à peine caché par ses bagages.
En somme, ces deux scènes de nudité esseulée et non partagée montrent une magnificence du corps, si ce n’est une banalisation de la nudité dans le cinéma (enfin !). Et ces scènes n’ont rien de sexuel ni d’obscène, ce qui en sublime le rendu. En conclusion, je tiens à applaudir cette série qui, quand on la regarde sous un angle spécifique, a beaucoup à dévoiler sur les évolutions de nos sociétés. Néanmoins, on voit l’influence que peut avoir la pornographie sur un autre genre de cinéma.
Céline Lecat
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