La France restera confinée 3 mois. Considéré par beaucoup comme des grandes vacances, le gouvernement par sa gestion de l’urgence – bien que nécessaire – montre, son incapacité à répondre à un problème de fond : donner du sens à ce que nous faisons de nos vies.
C’est l’occasion rêvée de rattraper son retard sur les séries les plus in’ avec une bière et Skypapéro sur le côté. Le confinement est une sorte de trou social sidérant pour tous que l’on comble comme on peut. Si on se confine, c’est pour préserver la vie au maximum, c’est-à-dire tout ce qui fait son sel : les amis, le travail, ses passions, la famille, etc. Dans un pays en crise depuis des années, en nous confinant le gouvernement traite les symptômes d’une maladie urgente mais pas le problème de fond : donner du sens à nos vies.
Le confinement, cette occasion manquée
De notre histoire, jamais nous ne pouvions penser rester 3 mois enfermés. Alors dans un pays en crise existentielle c’était l’occasion rêvée de s’arrêter et réfléchir sur l’après confinement ! Depuis des décennies, le personnel soignant, les enseignants, les agriculteurs, les petits commerçants, etc, tirent la sonnette d’alarme pour dire que les logiques économiques de rentabilité et de profits tout azimut font perdre le sens premier de leurs actes. Pour les soignants : soigner, les agriculteurs : nourrir un pays, un fromager : faire du fromage, etc. Du bon sens finalement oublié parce que pas toujours rentable financièrement. La crise du virus met ces problématiques au grand jour : nos hôpitaux sont aujourd’hui sous tension à cause de ces logiques économiques.
C’était l’occasion rêvée de proposer un chantier commun à la France ! 3 mois à la maison ! Repenser ensemble un modèle de société, nous élever intellectuellement pour penser l’après ? Et non, c’est Macron qui décide, et pour le moment, il n’a bien sûr pas le temps, alors il ne décide de rien. Et pendant ce temps, les grands gagnants de cette crise sont Netflix qui ne s’est jamais aussi bien porté, Disney qui lance en Europe sa nouvelle plateforme de distribution Disney+ et Amazon qui vend encore et toujours plus.
Quand pourront nous dire que ce qui nous importe ce n’est pas QUE le prix d’1kg de pommes de terre, mais c’est de permettre de faire vivre l’humain qui les produits à quelques kilomètres d’ici ? Quand pourront nous dire que nous ne voulons plus de produits qui poussent vite gonflés aux hormones hors saison et qui n’ont plus aucun intérêt nutritif autre que de combler la faim. Quand pourrons nous parler localisme, ressources stratégique, écologie… Après le confinement ? Quand la vie aura repris son cours ?
Une com’ qui révèle le vide du gouvernement
Tous les jours, le point sur l’épidémie est fait par le directeur général de la santé Jérôme Salomon. C’est l’occasion de donner des chiffres, montrer des graphes relayés un jour par le premier ministre Édouard Philippe et un autre par Emmanuel Macron. « Toutes les 8 secondes, en ne sortant pas, vous sauvez des vies » pouvait-on lire sur la page Instagram du président.
La réponse à l’épidémie est uniquement une transparence numérique. Une refonte du modèle qui conduit à une aggravation de la crise, pas un mot. A propos de mot, il y avait un grand absent du discours du président : la culture. C’est pourtant bien la culture qui unie des individus ensemble et permet d’élever intellectuellement un pays, réfléchir ensemble à une direction. Là encore, n’était-ce pas l’occasion de proposer un grand plan culturel et de réflexion ?
Sur le site du ministère, un simple #Culturecheznous avec les rediffusions de France TV et des concerts d’Arte. Et quand on écoute le ministère de la culture, sa réponse lui aussi est chiffrée : sa préoccupation ce sont les acteurs de diffusions culturelles qui sont à risque. Et plutôt que de proposer un véritable plan culturel pour tous les âges, ce sont les plateformes de streaming qui s’occupent de nous cultiver. Même la culture a été extériorisée.
Continuer comme avant ? Non merci !
Préserver la vie. Voilà l’objectif du confinement. Mais pourquoi ? Pour pouvoir continuer comme avant ?
- Reprendre une concurrence internationale et poursuivre un modèle qui rendra toujours les crises plus invivables parce qu’il aura été auparavant soigneusement lissé et optimisé ? Non merci.
- Faire du profit un objectif premier au lieu de la valeur réelle d’un produit ? Non merci.
- Continuer à nous considérer comme des consommateurs ? Non merci. Le confinement serait l’occasion rêvée de nous réinventer en tant que société. Des millions de cerveaux sont à disposition à la maison et n’attendent que d’être utile. Quelle place pour l’écologie ? Le localisme ? Le vivre ensemble ? En fait, le confinement c’était l’occasion de refaire de la France un pays non plus de consommateurs mais de citoyens.
La question qui nous occupe tous bien sûr, c’est à quoi sert ce confinement ? Réponse simple : sauver des vies.
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