Après la 4G, il est déjà l’heure pour la France de passer au niveau supérieur. La 5G, déjà disponible dans d’autres pays depuis 2019, était prévue chez nous pour cette année . Son installation fait débat, et elle ne risque pas de se dérouler aussi idéalement que le souhaitaient ses promoteurs, alors que la France a déjà bien du retard. Analyse.
Une innovation controversée
C’en devient presque un pléonasme que de dire qu’une innovation est contestée tellement la nouveauté a toujours eu tendance à faire peur. La controverse que connaît actuellement la 5G est la même qu’a connu la 4G, et encore avant elle la 3G ou le réseau téléphonique. C’est l’éternel « débat des ondes » portant sur leur supposé côté néfaste, qui fait que les professionnels de santé se renvoient la balle et se contredisent année après année.
En dehors du débat de santé inhérent à l’arrivée de la 5G dans les airs, le débat environnemental est aussi très important. Cette nouvelle technologie nécessite évidemment de nouveaux équipements, dont les matières premières proviendront sûrement de mines africaines. Qui plus est, les antennes nécessaires au bon fonctionnement de la 5G seront plus nombreuses que celles actuellement en fonctionnement pour la 4G. Quant à l’énergie demandée, Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms (FFT) affirme que la 5G permettra de transporter « plus de données avec moins d’énergie ».
Les controverses sont nombreuses, et il n’y a donc rien d’inhabituel pour cette nouvelle technologie.
La France en retard ?
Cela va faire un an que les principaux opérateurs téléphoniques sud coréens ont commencé à offrir à leurs clients un réseau 5G, confortant le statut de pionnier et d’avant-gardiste de la Corée du Sud. Ce réseau, supposé être 20 fois plus rapide que la 4G, offrirait un tout nouvel éventail de possibilités dans une société où de plus en plus d’échanges sont faits par internet. La 5G pourrait donc être un changement majeur aussi bien pour les professionnels que les particuliers, ouvrant par exemple la porte à l’essor de la téléchirurgie ou au développement de la domotique.
La Chine, qui détient le plus grand nombre d’abonnements téléphoniques à ce jour (1,6 milliard), s’est également lancée sans grande surprise dans la 5G.
Pendant ce temps dans nos contrées françaises, les zones blanches se multiplient et le territoire peine a être équipé uniformément de 4G. Peut-on légitimement parler d’un retard français, ou s’agirait-il plutôt d’un avant-gardisme asiatique ? C’est en regardant du côté de nos voisins anglais et allemands que nous comprenons que c’est en réalité un problème qui nous est propre, la 5G étant déjà proposée dans plusieurs villes. Les opérateurs français avaient jusqu’au 25 février 2020 pour soumettre leur candidature, et c’est bien évidemment les quatre grands opérateurs français (Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR) qui ont montré leur attrait pour ce réseau.
Cependant, si les premières estimations voyaient déjà les grandes métropoles françaises équipées avant la fin de l’année, la situation dans laquelle le monde se voit plongé actuellement à cause de la pandémie de Covid-19 force à repousser les échéances. Avec pour projet de voir les premières villes équipées dès juillet et la majorité des grandes villes d’ici la fin de l’année, l’incertitude plane encore face au nouveau calendrier qui découlera de cette économie quasi à l’arrêt que nous connaissons.
Bruno ESTEBAN GARAY
Crédits photo : shutterstock
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