Vous en avez entendu parler. Vous n’avez pas eu le temps d’écrire la critique pour être sélectionné ? Ne vous en faites pas, cela ne vous empêchera pas de participer à toutes les rencontres et aux cérémonies.
C’est donc la septième édition de ce prix. Les étudiants de toute la France étaient invités à soumettre une rapide critique pour pouvoir faire partie du jury. À la suite de la sélection, certains d’entre eux auront la chance de participer à des rencontres avec les écrivains, pourront échanger avec eux, emprunter les livres dans des librairies partenaires et surtout voter pour celui qui mérite à leurs yeux le fameux Prix du Roman des étudiants.
Les nominés de cette année
Ils sont donc cinq. Ils donnent tous à voir des marginaux. Ils redonnent toute leur place à ceux qu’on ignore, laissés de côté. Les rédactions de France Culture et Télérama les ont présélectionnés. Et c’est aux jurés étudiants de voter.
On commence avec La Maison d’Emma Becker. Ce livre a fait du bruit à sa sortie. Alors qu’elle a fait ses études dans un collège catholique, puis à la Sorbonne, Emma Becker décide d’entrer dans une maison close berlinoise, pour comprendre le métier de l’intérieur. Contre toute attente, elle y a été heureuse. Dans ce livre, elle donne à voir des destins de femmes, que l’on n’entend pas assez. C’est une fresque autant féminine qu’humaine qu’elle nous donne à lire.
Crédit photo : Flammarion
Ensuite, vient La Mer à l’envers de Marie Darrieussecq. Peut-être devrais-je plutôt dire « la mère à l’envers », car c’est cela que l’autrice nous donne à lire : la vie d’une mère, Rose, psychologue, qui passe sa vie à écouter, à s’occuper des autres, sans jamais y trouver un sens, sinon celui de la bouteille d’alcool, et qui, en donnant à un migrant le portable de son fils, va trouver sa voix, celle que le lecteur lit, et enfin trouver une logique à son existence. Tout commence par une croisière, à Noël durant laquelle elle devait se détendre. Un soir, elle assiste au sauvetage d’une embarcation qui coule. Elle voit des corps flotter : des réfugiés. Elle sent qu’elle doit les aider. Son regard se pose sur ce jeune Younès. Il pourrait être son fils. Commence alors une relation à distance étonnante. C’est dans un style simple, vif et empli d’une tendresse infinie que l’autrice redonne foi en l’humanité, avec la renaissance de cette femme, qui en aidant, a su se retrouver.
Crédit photo : P.O.L
Dois-je parler du roman de Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon ? Le récent prix Goncourt qui lui a été attribué, après être passé sous le nez d’Amélie Nothomb, illustre la grandeur de ce roman, qui retrace le parcours de Paul Hansen, qui purge sa peine de prison à Montréal. Cette histoire d’un marginal, déclassé, est aussi celle des morts qui l’accompagnent au quotidien. Le sentiment de profonde injustice s’accompagne d’une fraternité sans égale. Je ne peux que vous conseiller vivement de vous plonger dans cet univers carcéral fascinant, qui nous montre que la violence ne se trouve pas chez ceux auxquels on s’attend.
Crédit photo : Editions de l’Olivier
Encore un livre récompensé, cette fois par le prix Femina : Par les routes de Sylvain Prudhomme. Peut-on résumer l’ambition d’un écrivain qui recherche en déménageant le calme propice à son activité d’écrire ? Que cherche-t-il derrière ce silence et cette solitude auxquels il aspire tant ? C’est le roman d’un homme sans attache, qui ne peut se fixer. C’est une écriture qui vole, libre, à l’image de celui qu’on ne peut arrêter.
Crédit photo : Gallimard
Et enfin, le dernier mais pas le moindre : Eden de Monica Sabolo. Contrairement aux autres œuvres sélectionnées, ici, nous avons à faire à un véritable thriller, qui se déroule dans une réserve indienne. Une jeune fille issue de la communauté amérindienne est violée. Réduite au silence par le traumatisme, Lucy ne parvient pas à aider les policiers qui ont ouvert une enquête. Seulement, ce qu’il s’est passé intrigue sa jeune camarade et voisine, Nita. A travers cette hymne à la jeunesse et à la fougue de l’adolescence, Monica Sabolo dresse un portrait glaçant des rapports de forces des êtres humaines, tant affectifs que générationnels. Évidemment, la dimension politique ne peut laisser le lecteur indifférent, qui est emporté dans cette mystérieuse forêt.
Crédit photo : Gallimard
Des rencontres ouvertes à tous
Comme vous le voyez bien ici, le choix sera difficile. Mais pour aider les étudiants, quoi de mieux que de rencontrer les écrivains, afin de leur poser toutes les questions qui nous sont venues à la lecture ? C’est justement ce que proposent les organisateurs de ce prix. Tous les étudiants, jurés ou non, sont invités à venir discuter avec tous ceux qui nous ont fait voyager cette année.
Les rencontres à venir sont donc les suivantes :
- Le 12 novembre à 17h30 : Emma Becker sera à Nanterre
- Le 18 novembre à 18h30 : Marie Darrieussecq viendra à la Sorbonne-Nouvelle, campus Censier
- Le 20 novembre à 17h30 : on retrouvera Monica Sabolo à Nanterre
- Le 02 décembre à 16h : Sylvain Prudhomme répondra à vos questions à la Sorbonne-Nouvelle, campus Censier
Chaque rencontre sera animée par un journaliste ou de France Culture ou de Télérama, et pourra éventuellement se terminer par une séance de dédicace.
Pour obtenir les informations sur les rencontres avec Jean-Paul Dubois, cliquez ici : https://www.franceculture.fr/evenement/prix-du-roman-des-etudiants-les-rencontres-avec-les-ecrivains-selectionnes
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Victoria Yanès
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