C’est un bilan plutôt difficile à faire que celui de la politique économique de l’ancien président Jacques Chirac. Avec une carrière longue, il n’a pas préconisé le principe des réformes aussi souvent qu’il aurait pu le faire et n’a pas laissé une trace indélébile dans l’économie française.

Au lendemain de la disparition de l’ex-président de la République Jacques Chirac (1932 – 2019), la rédaction du journal On’ vous propose de revivre les grandes mesures économiques adoptées sous l’impulsion de cette figure majeure de la droite en France.
Un humaniste de droite
Ancien étudiant de Sciences Po et de l’ENA, Jacques Chirac a passé une grande partie de sa jeunesse à militer pour la gauche. Il déclarera d’ailleurs plus tard :
« Quand j’avais 20 ans, j’avais un certain nombre de convictions et au fond je ne suis pas sûr qu’elles aient beaucoup changé. Je crois même qu’elles sont finalement restées les mêmes ».
Jacques Chirac
Pourtant, c’est finalement au sein de l’UNR de Pompidou qu’il fera ses premiers pas en politique. Un fait représentatif du personnage que l’on qualifiera souvent d’ « opportuniste » ou de « girouette ». En effet, Chirac a souvent été amené à changer sa vision sur la politique économique du pays.
Néanmoins, on ne peut que rendre hommage à son engagement sur des sujets de société qui ont particulièrement touché les Français : sa position en faveur de l’interruption volontaire de grossesse, l’abolition de la peine de mort, la suppression du service militaire, la hausse des crédits alloués à la recherche médical, notamment.
Partisan d’une politique économique libérale
De retour au pouvoir en 1986, Jacques Chirac est nommé Premier Ministre à la suite de la défaite du PS aux législatives et cohabite donc avec Mitterrand pour les deux années qui suivent.
Dans un contexte où la politique libérale connaît un essor considérable dans le monde, il contribue à une grande série de privatisations d’entreprises publiques, à une suppression de l’impôt sur les grandes fortunes et offre une plus grande flexibilité du marché du travail par la suppression de l’autorisation administrative de licenciement.
In fine, ces mesures auront des répercussions positives sur la croissance et l’inflation mais sont insuffisantes pour rembourser la dette contractée.
Position économique adoptée pour son premier mandat
Élu Président de la République sur le thème de la fracture sociale, Jacques Chirac perd rapidement sa majorité. En effet, l’impopularité du Plan Juppé (menant à une série de manifestation d’une ampleur considérable), son Premier Ministre, ainsi que la dissolution de l’Assemblée Nationale en 1997 auront raison de sa législature.
Il est donc compliqué de formuler un bilan économique à l’issu de son mandat qui aura plutôt été de gauche avec la nomination de Lionel Jospin en tant que Premier Ministre.
Néanmoins, on peut entrevoir les grandes orientations économiques que souhaitait prendre Chirac à travers le Plan Juppé :
- allongement de la durée de cotisation pour les employés de la fonction publique
- limitation des dépenses maladies
- blocage et imposition des allocations familiales
- hausse des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs.
Bilan économique du second mandat Chirac
Dernier épisode d’une carrière politique longue de 40 ans, le quinquennat de Jacques Chirac aura un bilan économique très maigre. Il sera surtout marqué par la privatisation des autoroutes qui suscite, encore aujourd’hui, des débats.
Il aura également tenté de mettre en place le Contrat Première Embauche (CPE) qu’il finira par abandonner suite aux vagues d’indignation et de colère dont la mesure fait face. Ce contrat offrait aux entreprises le pouvoir de licencier les jeunes de moins de 26 ans sans motif, pouvant ainsi mener à des licenciements abusifs, ce qui rendit le CPE impopulaire et décrié.
In fine, on peut dire que les mandats de Jacques Chirac se caractérisent par une politique économique fluctuante. « Le caméléon Chirac » aura su s’adapter à son audience et au contexte économique de son temps. Néanmoins, en étant partisan de la non intervention de l’État, il n’aura pas marqué les esprits par ses plans économiques. En effet, comment aurait-il pu durer 40 ans en politique en réformant à tout va ?
crédits photo : La Tribune ; Toute l’Europe
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