En cette rentrée maussade et cafardeuse, pleine de nostalgie et de mollesse, quoi de plus requinquant qu’une petite sélection des sorties ciné de la semaine ! Visionnez, piochez et filez dans une salle sombre pour vous rebooster ce petit moral et, quelque part, prolonger un peu vos feu voyages.
Au menu, mesdames et messieurs : la voix d’un chanteur mythique au cœur d’une « feelgood story », des voix célestes qui bouleversent l’Histoire et celles d’un chemin de fer qui mèneront, peut-être, un cœur à sa dulcinée. Suivez-moi, vous allez comprendre…
Music of my life de Gurinder Chadha
La réalisatrice britanno-kenyane Gurinder Chadha, qu’on reconnaît souvent pour son long-métrage Joue-la comme Beckham (2002), nous livre cette semaine un film de la même trempe, faisant un nouvel écho à ses origines indiennes.
Music of my life, donc, est désigné un peu partout sur le net comme le « feelgood movie de l’année ». Sa bande-annonce pourrait bien nous le confirmer. Une histoire de famille et d’intégration, un humour décalé et une poursuite de rêve à message politique, mais, surtout, un focus jouissif sur les plus belles musiques de Bruce Springsteen : il y a de quoi s’enthousiasmer ! En fait, ne serait-ce que pour profiter de la B.O de qualité depuis les basses surpuissantes d’un ciné, on peut foncer les yeux fermés.
Pour ceux à qui ça ne suffit pas, voici le speech en détail : Nous sommes dans la ville de Luton, en Angleterre, fin des années 80. Le coin pâtit d’un certain racisme ambiant dont Javed, d’origine pakistanaise, fait parfois les frais. Chez lui, ce n’est pas non plus l’idéal, il est réduit à l’avenir que lui impose un père plutôt conservateur.
L’adolescent a toutefois une porte de sortie : l’écriture. Mais son inspiration explose vraiment le jour où il découvre les musiques entraînantes de Springsteen que lui fait découvrir un camarade d’école. Javed devra alors mettre cette nouvelle énergie positive au service d’une réconciliation entre sa famille et la voie qu’il a décidé de suivre…
Jeanne de Bruno Dumont
Il y a 2 ans, le réalisateur plusieurs fois primé Bruno Dumont faisait déjà souffler sur le cinéma français un vent de fraîcheur et de liberté artistique avec le film musical Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc. C’est l’adaptation de la première partie du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc (1897) du poète Charles Péguy.
Plans décomplexés, texture sableuse, sons brutes, équipe artistique béton, tout avait été pensé pour ne plus avoir à penser. Cette première création trouve aujourd’hui sa suite avec Jeanne, un volet retranscrivant la partie deux (« La Bataille ») et trois (« Rouen ») de la pièce d’origine et qui s’annonce tout aussi prometteur (Mention Spéciale d' »Un certain regard » à Cannes).
En tête d’affiche, on retrouve la jeune et talentueuse Lise Leplat Prudhomme et, au passage, la célèbre verbe de Fabrice Luchini. La musique originale est signée Christophe. A conseiller « expressément ».
Tout de même, rappelons les faits : En 1429, dans le contexte de la Guerre de Cent Ans, Jeanne endosse le rôle de guerrière et délivre la ville d’Orléans, rendant au trône de France son Dauphin. Sa seconde bataille, à Paris, est cependant un échec.
Les Bourguignons l’emprisonnent pour l’abandonner ensuite aux anglais. Son procès, situé à Rouen, est dirigé par L’Évêque Pierre Cauchon, exempt de bonnes intentions envers la petite combattante. Accusée de sorcellerie, Jeanne ne se décourage pas et, prise par sa mission céleste, se défend corps et âme. Elle sera finalement condamnée au bûcher pour hérésie.
A noter que, si Jeanne n’est qu’une pré-adolescente de 11 ans dans le film, c’est pour volontairement appuyer sur la jeunesse du véritable personnage.
The Bra de Veit Helmer
Veit Helmer, voyageur allemand chevronné et véritable poète cinématographique, offre cette semaine à notre soif de films un conte 2.0.
Inspiré par la vie de quartier qui déborde sur les rails de chemins de fer dans certaines zones de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, Helmer décide de revisiter, à peu de choses près, le mythe de Cendrillon : une femme perd un de ses souliers et le prince, amoureux de cette inconnue, part à sa recherche à travers tout le royaume, distinguant les prétendantes par un essayage de la chaussure révélateur.
A peu de choses près car… le talon est devenu un soutien-gorge, le coup de foudre amoureux : un fantasme infondé, le prince : un conducteur de train et son royaume : une capitale pétrolière. On vous raconte.
Notre fameux conducteur est en fait à l’aube de sa retraite lorsqu’il glisse le long des rails vers Bakou. Son train, qui roule à une extrême proximité des habitations, percute soudainement une corde à linge tendue entre deux immeubles et emporte avec lui un soutien-gorge bleu clair.
Nurlan, c’est son nom, est alors pris dans une expédition aussi absurde qu’esthétique, à savoir : retrouver la femme a qui appartient ce sous-vêtement. Les essayages s’enchaînent, et les rencontres avec.
Crédit : Music of my life
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