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La VAR, une véritable avancée ?

Arrivée depuis peu sur les terrains de football, l’assistance vidéo est un sujet qui divise. Deux de nos rédacteurs reviennent sur cette technologie. Sur ce qu’elle a déjà transformé, et ce qui reste encore à améliorer. Analyse.

L’assistance vidéo, ou l’arbitrage 2.0

L’assistance vidéo, ou la VAR comme elle est plus communément appelée (acronyme de l’expression anglaise « video assistant referees »), a été introduite dans les pratiques arbitrales fin 2016. En expérimentation d’abord lors de matchs amicaux et autres compétitions moyennement médiatisées, le grand public a pu la découvrir plus en profondeur notamment lors de la Coupe du Monde 2018 en Russie. Ce qui était une des grandes nouveautés de l’événement. Ou encore lors de la Ligue 1 Conforama, notre championnat national. Enfin plus récemment, lors des  huitièmes de finale de la Ligue des Champions.

De ce fait, la VAR représente un grand changement. Une rupture même, avec la façon dont les faits de jeu étaient abordés. Avec l’assistance vidéo, aucune décision n’est définitive, chaque but peut être remisé,  chaque hors-jeu peut être validé ou invalidé. En effet, depuis l’institution de la VAR, 73 fois en Liga (première division espagnole) la décision initiale de l’arbitre diffère de celle qui est retenue après recours à la VAR. Soit lors de 95 % des utilisations de celle-ci. Pour la dernière Coupe du Monde (que nous avons GAGNÉ  je tiens à le rappeler pour ceux qui l’aurait oublié) c’est 100 % des décisions arbitrales qui se sont vues modifiées par l’assistance vidéo. Sur six fois où elle est intervenue.

Apparemment, ce sont des fautes corrigées par la sacro-sainte VAR. Nouveau synonyme de justice et d’équité dans un sport où l’erreur arbitrale faisait partie intégrante du jeu. Mais les débats et les polémiques sur cette VAR foisonnent, car l’arrivée de cette dernière soulève de nombreux autres problèmes.

Entre théorie et pratique, un écart insurmontable ?

En effet, les débats autour de l’utilisation de la VAR dans le football (à la façon du rugby) divisent les simples amateurs comme les plus grands joueurs. Un argument régulièrement avancé est l’incapacité d’utiliser la VAR sans casser le rythme de la rencontre. L’intervention de la vidéo implique nécessairement un arrêt de jeu. Plus ou moins long en fonction de l’évidence de la décision arbitrale adaptée. Cependant, de nouveaux problèmes apparaissent. Ce fût le cas lors du huitième de finale retour de Ligue des Champions, opposant le FC Barcelone à l’Olympique Lyonnais.

Plusieurs faits de jeu sont à souligner dans cette rencontre. Autant de véritables révélateurs des limites de l’assistance vidéo à l’arbitrage. Tout d’abord, le premier but barcelonais vient d’un penalty qui, bien que semblant évident à vitesse réelle dans le cours du jeu, est en réalité totalement injustifié. L’arbitre central n’a alors même pas consulté ni ses assistants, ni la vidéo, se fiant complètement à ce qu’il pensait avoir vu.

Dans un second temps, le Lyonnais Lucas Tousart est parvenu à inscrire un but, portant alors la marque à 2-1. A l’inverse de la situation précédente, l’arbitre central a consulté la vidéo pendant de longues minutes, cherchant un potentiel hors-jeu qui, une fois de plus, n’existait pas. Il serait alors bon de se demander si la VAR consiste en un réel progrès dans le monde de l’arbitrage et du football en général. Ou si, au contraire, elle avantage plus que de raisons les grands clubs européens, comme le FC Barcelone. D’autres cas plus que litigieux sont apparus depuis que la vidéo a été mise en place. Bien que l’arbitre n’ait en rien l’intention de prendre des décisions erronées, c’est ce qui se produit, notamment sous la pression des plus grands stades de notre continent.

Il faudrait donc songer à faire évoluer ce nouvel outil d’arbitrage qui, bien qu’il soit récent, est aussi extrêmement bancal.

Article rédigé par Bruno Esteban Garay et Maugan Gheysens

Crédit photo : DAMIR SAGOLJ / REUTERS


La rédaction

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