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Cesare Battisti : arrestation d’un symbole des années de plomb

37 ans de cavale. C’est le nombre d’année qu’il aura fallu pour mettre fin à la traque du militant italien d’extrême gauche, Cesare Battisti.  Le 12 janvier dernier, c’est à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, que l’évasion s’estompe. En 1979, il est arrêté et condamné à treize ans de prison pour participation à […]

37 ans de cavale. C’est le nombre d’année qu’il aura fallu pour mettre fin à la traque du militant italien d’extrême gauche, Cesare Battisti.  Le 12 janvier dernier, c’est à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, que l’évasion s’estompe.

En 1979, il est arrêté et condamné à treize ans de prison pour participation à une bande armée.  Les déclarations d’un ancien dirigeant de la PAC (Prolétaire Armés pour le Communisme) permettent à la justice italienne d’inculper Cesare Battisti de quatre homicides . Il fuit alors la prison de Frosinane en 1981, direction la France puis le Mexique. S’en suit de longues années d’exil… 

Le parcours d’un militant

Né au sud de Rome, le 18 décembre 1954 dans une famille communiste mais aussi de confession catholique. Il rejoint à la fin des années 1970, la lutte armée au sein du groupuscule des « Prolétaires armés pour le communiste ». Puis il milite longuement dans les rangs des Brigades rouges Union des communistes combattants (BR-UCC) durant les années 1980.  

L’exil

En mai 1981, il est condamné à près de treize ans de prison pour  » participation à une bande armée« . Au cours du mois d’octobre, il s’évade et fuit au Mexique puis en France où il se réfugie derrière la « doctrine Mitterand« . 

Mais en 2000, Chirac rompt avec la doctrine, et l’exil de l’ancien militant reprend en direction du Brésil de Lula. Le président brésilien décide de ne pas livrer l’ancien militant et bloque son extradition vers l’Italie.

Le 13 décembre dernier, le juge brésilien Luiz Fux de la cour suprême ordonne son arrestation  » en vue d’une extradition ». Et c’est l’ancien président conservateur Michel Temer qui signe l’acte d’extradation. Puis repris par Bolsonaro le 1er janvier qui fait de son arrestation une promesse de son mandat.

Une nouvelle réjouissante pour l’extrême droite

Les gouvernants d’extrême droite Matteo Salvini et le nouveau président Jair Bolsonaro se réjouissent de l’arrestation de l’ancien révolutionnaire d’extrême gauche. L’incarcération du militant est une aubaine pour les deux dirigeants.  

En Italie, tous les bords politiques saluent son arrestation. Puisque l’ancien chef des prolétaires armés pour le communisme n’a cessé de clamer son innocence et n’a jamais revendiqué de remords. Une arrestation qui suscite la polémique en Amérique latine. Jugé regrettable par l’ancien ministre de la justice José Eduardo Cardoso. En Bolivie, le quotidien « El Deber » dénonce une arrestation prompt au détriment du réseau d’extrême droite.

Son arrestation est représentée comme le fruit d’une coopération internationale. Mais le militant n’a pas été arrêté sur le territoire brésilien comme le souhaitait Jair Bolsonoro. Le président a néanmoins instrumentalisé son arrestation. Il n’a pas hésité à en rajouter par échange interposé sur Twitter.

Une arrestation médiatisée et controversée

Cesare Batisti est exhibé tel un trophée de chasse. La scène de l’arrestation se solde par la présence de deux ministres. Le ministre de la justice Alfonso Bonafede n’a pas oublié de filmer et de mettre en ligne la vidéo. Une association d’avocats pénalistes a d’ailleurs décidé de suivre le parquet de Rome en protestation aux images de mise en scène de l’arrestation de l’ancien militant. Dans la même veine, plusieurs responsables italiens énoncent leur volonté de relancer les demandes d’extraditions d’anciens militants politiques. Salvini a dernièrement lancé un appel et rêve de faire juger dans son pays plusieurs protagonistes des « années de plomb » où qu’ils soient.

Crédit photo : EFE

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