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Quels enjeux pour les européennes 2019 ?

En mai prochain, la France élira les soixante-dix-neuf députés qui rejoindront l’hémicycle européen, et ce, dans un contexte encore jamais vu de Brexit, d’euroscepticisme et de montée du nationalisme. Tour d’horizon de ces grandes questions qui inquiètent à l’approche des européennes 2019. En juin 2016, les Britanniques ont voté à 51% le départ du Royaume-Uni […]

En mai prochain, la France élira les soixante-dix-neuf députés qui rejoindront l’hémicycle européen, et ce, dans un contexte encore jamais vu de Brexit, d’euroscepticisme et de montée du nationalisme. Tour d’horizon de ces grandes questions qui inquiètent à l’approche des européennes 2019.

Crédit Photo : Wikipédia / Dilif

En juin 2016, les Britanniques ont voté à 51% le départ du Royaume-Uni de la famille européenne. Le 29 mars 2019, quelques mois avant les élections européennes, le Royaume-Uni quittera donc définitivement l’Union Européenne (UE), laissant des sièges vacants dans un hémicycle qui s’en verra bouleversé. Et ce, notamment, par les idées eurosceptiques que distille ce choix et que certains partis se font un plaisir de récupérer.

Abstentionnisme et euroscepticisme

Lors des dernières élections européennes en 2014, un chiffre a particulièrement inquiété, celui de l’abstention. En France il était de 56%. Déjà très élevé, il est pourtant largement battu par les Etats Membres de l’Est. On a observé une abstention massive dans les pays de l’est de l’Europe avec des taux allant jusque 87% d’abstention en Slovaquie. Ce dernier a été suivi de près par la République Tchèque, la Croatie, la Pologne ou la Hongrie avec 70% d’abstention.

Ce phénomène est représentatif d’un rejet de plus en plus massif de l’UE par certains de ses dirigeants. Effectivement, des partis anti-Europe se créent, au sein même du Parlement Européen, tels que que l’Alliance des Réformistes Européens ou l’Europe des Nations et des Libertés. Ce sont les figures nationalistes de plusieurs pays qui se trouvent à leur tête. On peut y compter Marine Le Pen ainsi que Nigel Farage, grande figure britannique du Brexit, ou encore Matteo Salvini à la tête de La Ligue du Nord italienne. Ce sentiment anti-Europe, naissant depuis des années, se traduit maintenant par des actes.

Des nationalismes émergents

Toutes ces grandes figures anti-Europe se servent de cet abstentionnisme actuel pour nourrir un sentiment eurosceptique et appuyer leurs thèses nationalistes. Ils sont effectivement tous à la tête des partis d’extrême droite dans leurs pays. Que ce soit Ukip au Royaume-Uni, le Rassemblement National en France ou la Ligue en Italie, tous défendent des positions conservatrices, nationalistes, voire populistes et anti-migratoires.

Cette montée des nationalismes inquiète de plus en plus Bruxelles. Car au delà de remettre en cause l’existence de l’UE, certaines figures vont jusqu’à bafouer les valeurs et règles européennes. Ces derniers mois, le Premier Ministre hongrois Viktor Orbàn a beaucoup inquiété en bafouant l’Etat de Droit, les libertés et les valeurs européennes, ignorant les rappels et menaces de l’UE. La crainte ambiante est de voir ces idées prendre de l’ampleur et ces figures gagner des sièges. Le Rassemblement National français compte déjà quinze sièges au Parlement. Il est même susceptible d’en rafler quelques uns de plus, au vu des résultats de Marine Le Pen aux présidentielles 2017.

Une marrée républicaine inquiétante

Même si bruyants, ces partis sont encore peu présents dans l’hémicycle européen. Ils ne sont encore qu’une menace, comparé à la forte présence d’un front Républicain. Ce front Républicain est représenté au Parlement Européen par la liste du Parti Populaire Européen, regroupant divers partis. On y trouve les Républicains français, les membres de l’Union Chrétienne Démocrate allemande, ou encore les élus du Fidesz, parti de Viktor Orbàn. Malgré son nom, ce parti a de fortes idées conservatrices et chrétiennes, voire autoritaires. Ses membres ont en effet félicité Orbàn pour sa réélection dans son pays. Ils l’ont également défendu lors du vote de l’application des sanctions à l’encontre de Budapest. Majoritaire au Parlement, ce front républicain pourrait devenir une menace non pas pour l’Union, mais pour ses valeurs et ses principes, tout comme les partis d’extrême droite.

Des nombreux défis attendent alors Bruxelles à l’approche des élections européennes de 2019 : imposer une Europe forte dans un contexte eurosceptique prégnant, maintenir un certain niveau de participation, et faire valoir ses valeurs et principes malgré des tendances conservatrices et autoritaires.

Crédit photo : Zsolt Nyulaszi

Llona Horvath

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