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La France est-elle en passe de devenir une start-up nation ?

« Start-up nation », tous les chefs d’Etat s’arrachent cette nouvelle expression devenue tendance. D’ailleurs Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de faire de la France l’une des premières start-up nation, lors du salon de l’innovation à la Viva Technology en mai 2018. La France est-elle donc en passe de devenir une grande start-up nation […]

« Start-up nation », tous les chefs d’Etat s’arrachent cette nouvelle expression devenue tendance. D’ailleurs Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de faire de la France l’une des premières start-up nation, lors du salon de l’innovation à la Viva Technology en mai 2018.

La France est-elle donc en passe de devenir une grande start-up nation ? Avant de savoir si la France est sur la bonne voie pour en devenir une,  il faut dans un premier temps comprendre ce que cette expression signifie.

Qu’est qu’une start-up nation ?

Pour comprendre la notion de « start-up nation », il est nécessaire de comprendre ce qui caractérise une start-up. Une start-up est par traduction « une entreprise qui démarre ». Au-delà de ça c’est surtout une jeune entreprise innovante qui cherche à faire émerger un nouveau marché porteur qui lui permettra par la suite de croître. Une fois lancée, la start-up perd son statut de jeune pousse et acquiert celui d’entreprise. L’état de « start-up » est donc transitoire et ne peut être vu comme une situation de long terme. Ainsi, suivant cette logique un Etat ne peut être une start-up nation uniquement sur une période limitée.

L’expression « start-up nation » s’est notamment popularisée avec un livre, Israël, la start-up nation de Dan Senor et Saul Singer. Ces derniers y expliquent comment Israël a pu devenir l’une des plus grandes start-up nation au niveau mondial. Être une start-up nation c’est non seulement favoriser la création de start-up mais surtout inciter à l’innovation. Les auteurs de ce livre ont remarqué une grande persévérance de la nation israélienne. Ils y soulignent également un autre point important : culturellement, les Israéliens ont le goût du risque et la tolérance de l’échec, qu’ils considèrent « constructif ». De plus l’Etat, par les valeurs transmises lors du service militaire, favorise l’initiative personnelle des jeunes. Mais si son succès repose sur une exception culturelle, la France a-t-elle une chance de rivaliser avec Israël ?

La France peut-elle en être le leader ?

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Selon Dan Senor et Saul Singer, le succès d’Israël repose sur deux dimensions : l’innovation et l’esprit d’entreprise. La France est-elle donc à la hauteur sur ces deux points clés ? A-t-elle un écosystème suffisamment porteur d’idées nouvelles afin de modifier complètement le fonctionnement des entreprises en interne ?

  • Une France prometteuse par ses progrès

En effet, selon l’Insee « En septembre 2018, le nombre total de créations d’entreprises tout types d’entreprises confondus augmente légèrement (+0,8 % après +4,5 % en août […]). Les créations d’entreprises classiques augmentent (+1,5 % après +2,9 %) alors que les immatriculations de micro-entrepreneurs sont quasi stables (+0,1 % après +6,6 %) ». Le changement de fonctionnement au sein des entreprises françaises n’est, quant à elle, pas réellement mesurable. Cependant, on peut constater que de nombreuses entreprises cherchent à modifier leurs habitudes par la propagation des open spaces qui stimule la créativité et la communication. On peut toutefois se questionner sur les effets de la création de tels espaces sur l’ambiance entre les salariés dans ces firmes. Cela pourrait effectivement entretenir un sentiment de peur et de méfiance entre les employés, ce qui freinerait les initiatives.

  • Devenir une « start-up nation » en Europe

L’innovation, quant à elle, est prometteuse comparé aux autres membres de l’Union Européenne entre 2012 et 2014. L’enquête communautaire sur l’innovation (CIS) 2014 a, effectivement révélé que « Le taux d’innovation des sociétés implantées en France au cours des années 2012 à 2014 est supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne à champ sectoriel identique (56 % contre 49 %) ». Cependant, l’Allemagne nous dépassait, elle, de près de 11 points. Ce qui peut aussi expliquer l’acharnement qu’ont les dirigeants des pays européens à calquer la dynamique allemande. Or il est peu probable qu’un autre pays européen puisse connaître le succès économique allemand en calquant leur modèle. En effet, chaque pays a sa propre culture et doit développer par conséquent son propre modèle.

Un profil favorable aux investissements ?

L’étude révèle également que ce sont davantage les sociétés exportatrices qui innovent. Les entreprises de plus de 250 salariés représentent 78% des innovations faites en France. La richesse d’une entreprise étant proportionnelle à sa grandeur, ce sont les grandes entreprises qui investissent. Il faut donc remettre en question l’efficience des aides mises en place pour les recherches et les innovations des PME. Ont-elles suffisamment de moyens pour innover ? Selon l’Insee, 90% des PME obtiennent leurs crédits et l’obtention de faibles taux serait facilitée. En effet les aides de l’Etat envers les PME n’ont fait que progresser ces dernières années. Cependant, bien que les taux diminuent, ce sont les grandes entreprises ou de tailles intermédiaires qui bénéficient des faibles taux. Cela reflète, dans un premier temps un probable manque résiduel d’allocations de l’Etat aux PME et un manque de prise de risque des banques.

Enfin entre 2015 et 2016, les demandes de brevet à l’INPI et les premiers dépôts de marques ont diminué, respectivement de -0,7% et de -3,7%. Il y a donc un essoufflement dans l’innovation française qui souligne l’urgence dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Reste à voir si les mesures prises par Emmanuel Macron permettront à la France de rebondir afin de devenir une véritable start-up nation !

Manon HEYERE

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