Alors que le gouvernement en place cherche à maîtriser les dépenses publiques à travers différentes mesures (notamment avec la suppression de 4500 emplois dans la fonction publique d’État en 2019), le budget consacré au ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation augmentera.
En effet, il atteindra les 25,1 milliards d’euros pour l’année à venir. Cela représente une progression de 549 millions d’euros par rapport au budget initial de 2018. Il fait ainsi office de « grand vainqueur ». En effet, d’autres ministères comme la Cohésion des territoires ou celui du Travail, subiront des baisses considérables de leur budget. Décryptons la répartition de cette somme.
Le Plan Étudiants, enjeu majeur du ministère
Le MESRI prévoit de consacrer 7.3 milliards d’euros à l’enseignement supérieur et à la vie étudiante. Cela correspond notamment à un différentiel de 173 millions d’euros par rapport à l’an dernier.
Le Plan Étudiants recevra 123 millions d’euros. Une somme importante, mais peut-être insuffisante, si l’on tient compte du nombre d’étudiants à venir dans l’enseignement supérieur en France. En effet, concilier création de places dans les établissements du supérieur, mise en oeuvre d’outils de suivi personnalisé, reconnaissance de l’ensemble des agents du secteur et création de 800 emplois supplémentaires dans l’enseignement supérieur et dans la recherche semble utopique. Bien qu’annoncé comme une priorité du gouvernement, il n’y a qu’à voir le fonctionnement du Centre Pierre-Mendès France pour s’en rendre compte : matériels obsolètes, amphithéâtres et salles de TD surchargés, etc.
Concernant le pouvoir d’achat des étudiants et leurs conditions de vie, l’effort du gouvernement avec la suppression de la cotisation sociale peut être souligné. En effet, l’État perdra environ 200 millions d’euros avec cette mesure, mais compensera cela avec des recettes d’environ 100 millions qui entreront dans les caisses de l’État au travers de la CVEC, la Contribution Vie Etudiante et de Campus. Cette dernière permettra notamment de financer sur les campus des actions de prévention et de santé. Au final, les étudiants paieront moins que l’an dernier.
La recherche au cœur du quinquennat
Pour ce qui est du budget de la recherche, 6.9 milliards d’euros ont été dégagés pour l’année à venir, représentant une progression de 2.5%. Il y aura une enveloppe d’au moins 25 millions d’euros pour accroître les crédits des laboratoires, illustrant ainsi la volonté du gouvernement de les soutenir. Les rémunérations y seront également augmentées : un montant de 28 millions d’euros sera consacré uniquement à cette carrière. Également 33 millions d’euros de plus pour les appels d’offre de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Cet argent contribuera notamment au développement des infrastructures de recherche. Et ce notamment grâce au financement d’outils très coûteux, qui sont indispensables pour un certain nombre de chercheurs. Le ministère continue ainsi de supporter fermement ces grandes infrastructures.
De plus, le gouvernement poursuit son engagement dans le spatial : le programme 293 récoltera 205 millions d’euros. Cela permettra notamment de poursuivre le développement du lanceur qui succédera à Ariane 5.
Pour finir, sur le plan intelligence artificielle, le gouvernement a doté le secteur de 1.5 milliards d’euros sur le quinquennat. L’objectif est de mener la France au meilleur niveau mondial.
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