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Black Panther, symbole d'une culture sous représentée

Le dernier opus de chez Marvel Cinematic Universe (MCU pour les intimes), Black Panther, vient fraîchement d’arriver dans nos salles. L’annonce de sa réalisation en 2016 avait fait des millions de ravis. Et pour cause, Black Panther est un héros bien différent des autres héros Marvel ! Cette année, un nouveau héros Marvel fait son entrée dans […]

Le dernier opus de chez Marvel Cinematic Universe (MCU pour les intimes), Black Panther, vient fraîchement d’arriver dans nos salles. L’annonce de sa réalisation en 2016 avait fait des millions de ravis. Et pour cause, Black Panther est un héros bien différent des autres héros Marvel !

Cette année, un nouveau héros Marvel fait son entrée dans le temple du septième art. Si le film n’est pas plus spectaculaire que les précédents, le héros, oui. Effectivement, l’humour n’est pas aussi présent que dans un Iron Man ou un Spiderman, bien que quelques brèves répliques humoristiques brisent les clichés. Cependant, nous tâcherons d’explorer dans cet article l’aspect culturel du film. De l’identité du héros à sa culture africaine, en passant par les positions politiques du film, Black Panther se distingue bien des autres films du genre avec un  le premier héros noir de l’univers marvel.

D’un Marvel Comics pas commun à un film Marvel séduisant

A l’origine, en 1966, Stan Lee crée celui qu’on appelle Black Panther. Il apparait d’abord dans les Quatre Fantastiques puis joue souvent des rôles secondaires dans les aventures de Captain America. En juillet de cette même année, Stan Lee et Kirt Kirby décident de faire du héros américain un authentique africain. Black Panther marque alors les esprits par la couleur de sa peau lorsqu’il nait dans un contexte de ségrégation raciale aux Etats-Unis. Il n’est pas infondé de lier l’histoire du héros au nom du mouvement révolutionnaire afro-américain Black Panther Party. Ce héros inhabituel qui valorisait les noirs et la culture africaine charme aisément les jeunes lecteurs noirs de l’époque.

Aujourd’hui, on peut penser que ce n’est pas un hasard si les Marvel Studios mettent à l’affiche un héros noir. Comme dans les années 1960, la présence du héros représente une injustice. Avant, c’était la ségrégation des noirs, maintenant c’est le manque de diversité évident dans la cinématographie. Mais cette industrie est avant tout lucrative, sortir cet opus en même temps que les réclamations rapporte de l’argent.

Le même procédé a eu lieu : en pleine « nouvelle vague » de féminisme, Hollywood propose un remake de Wonder Woman. Il est vrai que ce coup de poker paraît logique mais il serait bête d’en rester là. Les temps ont nettement évolué depuis les années 1960. La diversité est prête à être acceptée dans cette industrie, comparé aux années 1960 où le racisme était plus grand. Black Panther a reçu un accueil incroyable, notamment pour la qualité de son casting et une intrigue plus que palpitante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec près de 292 millions de dollars de recettes après une semaine d’exploitation — un record au box-office !

Position politique et références culturelles africaines

L’intrigue du film laisse glisser plusieurs positions politiques fortes — toutefois pas très développées — pour lesquels les personnages principaux prennent partis. Nous parlerons surtout de celle du roi T’Challa. Celui-ci prône une politique d’isolation de la nation du Wakanda. Celle-ci dispose de ressources exceptionnelles pouvant grandement aider les pays du reste du monde. Cette isolation n’est pas sans rappelle de la politique de Donald Trump qui refuse d’accueillir des migrants et de fournir des aides humanitaires en Syrie. Cette volonté d’isolation est tellement présente dans la politique du roi T’Challa qu’on pourrait vouloir se rallier à la cause du méchant Killmonger qui veut — grâce aux ressources du Wakanda — fournir des armes aux pays tourmentés par des dictatures afin de préparer leur révolte. Une idée de révolte qui fait écho à la période de colonisation de l’Afrique par les puissances occidentales dont elle aurait pu se défaire si le Wakanda existait réellement.

Le Wakanda représente ce que les pays africains auraient pu devenir sans le pillage coloniale. Un continent riche grâce à ses ressources naturelles. Les références au continent africain sont multiples. À commencer par la langue parlée au Wakanda qui n’est autre que le Xhosa, une langue provenant d’Afrique du Sud. Le couvre-chef porté par la reine-mère Ramonda a été créé à partir des coiffures des femmes mangbetus du Congo. La scarification de Killmonger est une pratique sociale très présente en Afrique de l’Ouest. Les noms des personnages et leurs vêtements — le bazin par exemple — sont des symboles coutumiers africains. Toutes ses références culturelles peu connues dans le monde sont utilisés comme la grandeur d’une nation et mettent en valeur l’Afrique.

Une identification importante

Pour la première fois chez MCU un super-héros est noir. C’est un grand pas pour la diversité des rôles au cinéma mais aussi pour la communauté noire rarement représentée. Selon le spécialiste des représentations dans le cinéma tout ceci est naturel, dans une interview pour match au sujet de Black Panther il déclare : « La raison c’est qu’historiquement les gens qui ont accédé au statut d’artiste, relativement privilégié et qui demande un parcours assez particulier, sont issus des classes moyennes et supérieur- qui se trouvent être blanches. Sans se poser de questions ses personnes ont reproduit l’archétype du héros qui, par la force des choses, est blanc ».

Cette fatalité dans la représentation du super-héros pose problème. Il est difficile pour les enfants issus des minorités de s’identifier à un super-héros en regardant la télévision. S’ils parviennent néanmoins à s’identifier à travers la personnalité du héros, ils veulent ensuite souvent leur ressembler physiquement, comme le témoigne l’acteur béninois Djimon Hounsou dans une interview pour TheGuardian. « Je veux avoir la peau claire comme ça je pourrais grimper aux murs comme Spider-Man » aurait dit son fils Enzo. Les acteurs noirs au cinéma jouent souvent des rôles racisés, la communauté noire ressentait le besoin d’avoir sur grand écran un acteur qui ne joue pas un esclave ou un gangster. L’initiative du film a été nettement saluée par l’ex-première dame des Etats Unis Michelle Obama sur twitter :

« Félicitations à toute l’équipe du film #blackpanther ! Grâce à vous, les plus jeunes pourront enfin voir des super-héros qui leur ressemblent au cinéma. J’adore le film et je sais qu’il inspirera des personnes de tous les environs à persévérer et trouver le courage d’être les héros de leur propre histoire »

Le film Black Panther était certes attendu pour ajouter un autre film Marvel au puzzle. Mais surtout pour ce qu’il représente : un héros noir venu d’un pays de culture africaine valorisant son héritage !

 Crédit photo :  The Walt Disney Company France

Maria Izapango

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