Des couleurs, des sculptures, des concepts… Bref : de l’art. Et c’est au Grand Palais que ça se passe jusqu’au 22 octobre. Quoi ? La FIAC bien sûr ! Le rendez-vous annuel international qui réunit tous les magnats de l’art contemporain.
Malraux disait de l’art : c’est l’anti-destin. L’art serait ce qui rend éternel. Il y avait sans doute, au milieu de cette foire du Grand Palais, entre les tableaux et les sculptures, un quelque chose qui trompe la mort.
On déambule, les bras croisés, les sourcils froncés. On s’arrête, on tourne et retourne autour d’une sculpture. On s’interroge, on ne comprend pas. Mais il y a quelque chose de plus. Au détour d’un stand : on s’arrête, comme figé devant un tableau. On ne sait pas pourquoi, mais on aime. Il y a une émotion. C’est ce que disait Roman Polanski : « l’art doit émouvoir. Si vous ne recevez aucune émotion, ce n’est pas de l’art. » Même si nos yeux restent interrogatifs, on ressent. Pas partout, bien sûr. Souvent ça ne marche pas, mais parfois, on reste devant un tableau, longtemps…
L’art contemporain, un art pour les jeunes ?
On a demandé aux exposant si l’art contemporain était un genre ou un terme pour désigner « l’art d’aujourd’hui ». Il y a eu une quasi-unanimité à ce sujet : l’art contemporain, c’est l’art de notre temps. Si c’est l’art d’aujourd’hui, c’est aussi et même surtout, l’art des jeunes. « L’art contemporain c’est complètement ouvert à tous » se plait à nous dire Philippe Manzone, un exposant de la galerie Chantal Crousel. Il ajoute, tout sourire, voyant tout le monde attentif aux œuvres : « Paris sera toujours Paris ! »
Mais si vous êtes un étudiant, difficile de s’emparer vraiment de cet art. Ne reste que le regard et l’émotion. Et on regarde avec les yeux… Parce que toucher, c’est cher, très cher. Rien n’est à moins de trois 0, quand ce n’est pas quatre ou cinq…
Un art à clefs ?
Une des possibilités d’envisager l’art contemporain, c’est l’abstraction. L’art s’est débarrassé du besoin de signifier, de montrer, et porte une importance plus particulière au sens. De fil en aiguille on arrive à un art dit « concept ». Or, il est parfois dur de comprendre le sens d’un tableau. « Il y a un mystère parfois, mais il ne faut pas l’appréhender comme une chose déconnectée du monde. Il faut décomplexer sa relation à l’art » explique Philippe Manzone. Qu’importe le sens donc ! L’essentiel c’est la relation à l’œuvre, l’émotion.
Art ?
Quand on a demandé aux exposants leur définition de l’art et de l’art contemporain, on a parfois des divergences. C’est le cas par exemple de Sarah Suco Torres de la galerie Praz-Delavallade qui nous définissait l’art comme un « échange », et l’art contemporain comme « l’infini ». Cette différence interroge sur le statut de l’art contemporain et certains émettent des réserves. Karl Lagarfeld par exemple dénonce cette vision de l’art comme « conceptuel », c’est-à-dire qui ne s’attache plus à la question du sens. Il disait : « C’est intéressant. Mais ce n’est pas de l’art. C’est un concept ».
Si la question de l’art contemporain vous intéresse, regardez la pièce de théâtre Art de Yasmina Reza. On y découvre un débat sur l’art contemporain entre trois personnages interprétés par un brillant trio : Pierre Arditi, Fabrice Lucchini et Pierre Vaneck.
D’ici là, si vous voulez acheter 2 ans d’APL ou juste regarder, n’hésitez pas, c’est un détour qui vaut son pesant d’or.
Informations pratiques :
Foire Internationale d’Art Contemporain (FIAC)
- Lieu : Au Grand Palais ( Avenue Winston Churchill 75008 Paris)
- Date : jusqu’au dimanche 22 octobre
- Horaires : 12h-19h
- Tarifs : Billet FIAC 37 € / Tarif réduit* 20 € /Moins de 12 ans, gratuit
- FIAC hors les murs : Des oeuvres monumentales sont également exposées aux quatre coins de Paris, comme au jardin des Tuileries ou encore à Beaubourg.
crédit photo : Lilian Vimal de Murs / Stanislas Stec
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