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L'accord de paix signé avec les FARC en Colombie

Sorb’on revient sur l’accord de paix signé avec les FARC en Colombie en novembre dernier. L’occasion pour le pays de mettre un terme à un conflit historique qui a fait des milliers de morts et dont les séquelles sont encore présentes au sein de la société civile. L’accord de paix signé avec les FARC en […]

Sorb’on revient sur l’accord de paix signé avec les FARC en Colombie en novembre dernier. L’occasion pour le pays de mettre un terme à un conflit historique qui a fait des milliers de morts et dont les séquelles sont encore présentes au sein de la société civile.

L’accord de paix signé avec les FARC en Colombie

Actuellement, la Colombie traverse un tournant historique. Celui d’un accord entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires (FARC) après cinquante-deux ans de conflit armé et quatre de négociations. Les FARC ont accepté de déposer les armes et de se transformer à terme en parti politique. Le conflit a causé au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Le gouvernement de Juan Manuel Santos a alors ouvert des pourparlers avec la dernière guérilla active du pays, l’Armée de libération nationale.

La naissance des mouvements révolutionnaires

En 1960, de nombreuses tentatives multiplient les foyers révolutionnaires portés par des figures tels que le Che Guevara ou Fidel Castro. De multiples théories nourrissent ces mouvements. La théorie de la dépendance, contrepoint de la théorie développementaliste conceptualisée dans les années 1950 par l’OEA et la CEPAL, affirme que le développement des pays « développés » ont besoin du sous-développement des pays latino-américains. Ces théories s’articulent autour de l’idée de libéralisation et le besoin d’émancipation, à la fois des formes de domination externe et interne. En Colombie, deux mouvements révolutionnaires se forment simultanément, les FARC et le MLN. Les FARC sont issus de groupes de résistance paysanne des années 1950 et s’appuient sur un modèle plutôt soviétique. Quant au MLN, il se situe directement dans la lignée du projet du Che, incarné par la figure du prêtre Camilo Torres, tué au combat et devenu martyr.

Un accord historique

Trois mois après la signature, retour sur cet accord qui semble aujourd’hui prendre du retard. Le 26 septembre, le président Juan Manuel Santos (centre-droit) et le chef des rebelles, Rodrigo Londoño Echeverri, alias Timochenko, ont signé en grande pompe un accord de paix de 297 pages dans la ville de Carthagène. La communauté internationale a alors unanimement applaudi l’accord. Dix jours plus tard, le chef de l’État reçoit le prix Nobel de la paix. L’accord de paix prévoit une ambitieuse politique de développement rural et un système de justice transitionnelle. Un tribunal spécial de paix qui aura pour tâche de juger les crimes commis pendant le conflit. Les FARC se sont engagés à cesser toute activité liée au trafic de drogue et contribueront à l’éradication des cultures illicites. Les guérilleros pourront se présenter aux élections et les combattants bénéficieront de programmes de formation et de réinsertion.

La paix : un long processus

Seulement, à la surprise générale, les électeurs colombiens appelés à se prononcer par référendum ont refusé de valider l’accord, par une très courte majorité (0,4%). Le gouvernement et les FARC acceptent alors de le renégocier partiellement, et une nouvelle version est signée le 24 novembre, puis ratifiée par le Congrès le 30 novembre, malgré l’opposition virulente de la droite conservatrice menée par l’ancien président Álvaro Uribe. Environ 6000 guérilleros devraient être démobilisés d’ici la mi-2017. Cependant, les négociations avec l’Armée de libération nationale (ELN), la deuxième guérilla du pays, continuent, elles, de piétiner. Le processus de dépôt des armes a commencé début mars et doit se terminer fin mai. Bogota a annoncé vendredi 17 mars que les guérilleros des forces armées remettraient sous peu près de 14 000 armes aux Nations Unies. Le gouvernement espère que la paix favorisera les investissements étrangers, ce qui permettrait de relancer l’économie du pays. Du côté des écologistes, l’impact de la paix sur l’environnement n’est pas favorable. En freinant l’exploitation des ressources naturelles dans une bonne partie du pays, le conflit armé a contribué à en préserver la biodiversité. Seulement, le gouvernement a fait du développement du secteur minier une priorité. La guerre est finie, pas les conflits sociaux.

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