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Roumanie : La protestation continue

Depuis mardi dernier en Roumanie, le peuple s’insurge face au décret qui a été voté pour assouplir la législation anti-corruption.

Depuis mardi dernier, le peuple roumain s’insurge face au décret qui a été voté pour assouplir la législation anti-corruption. Ils ont été nombreux à manifester ces derniers jours dans le pays. Malgré l’annonce du retrait du décret, les protestations se poursuivent.

Un décret qui divise le pays

Depuis le début du mois, de nombreux manifestants ont protesté contre le décret visant à assouplir la législation anti-corruption. Celui-ci vise à réduire considérablement les peines encourues en cas d’abus de pouvoir. Plus encore, le Premier ministre roumain Sorin Grideanu envisageait de mettre un seuil minimum fixé à 200 000 Lei en cas de préjudice, soit 40 000 euros. Pour justifier un tel décret, le gouvernement évoquait la surpopulation dans les prisons. En réduisant les peines encourues, il serait alors possible de réduire l’effectif des prisonniers. Le Premier ministre tentait de réconforter le peuple en affirmant que son but premier était de mettre le code pénal en accord avec la constitution.

Samedi dernier, le Premier ministre a décidé d’abroger son décret sur la corruption car il ne souhaite en aucun cas « diviser la Roumanie ». Depuis le 1er février, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale pour faire entendre leur voix. C’est une petite victoire pour le peuple roumain qui souhaite conserver un pays stable et prospère.

 » Les gens sont fatigués de la corruption… »

Rappelons-nous qu’en 1989, la Roumanie s’est battue contre le communisme pour obtenir sa liberté. En effet, le parti gouvernait le pays d’une main de fer. Andrei Vîrtejanu, étudiant d’origine roumaine en troisième année à la Warwick Business School, nous confie que « la jeune génération est aujourd’hui bien mieux informée. On ne peut plus la manipuler aussi facilement qu’avant. Les jeunes travaillent aujourd’hui dans des compagnies multinationales, étudient à l’étranger ou s’intéressent tout simplement plus aux affaires publiques mondiales ». Ce jeune étudiant a quitté son pays pour venir étudier en Angleterre et nous affirme qu’il aurait été un des manifestants s’il avait eu l’occasion de rentrer chez lui : « Mes parents et quelques-uns de mes amis étaient dans les rues. Ils essayaient par tous les moyens de s’exprimer. Les gens sont fatigués de la corruption qui règne dans le pays ».

Un peuple insatisfait

Les protestations continueront dans les jours à venir. Ce dimanche, plus de 500 000 personnes étaient réunies dans tout le pays malgré le recul du gouvernement. Le décret qui visait indirectement à réduire les peines de certains hommes politiques impliqués dans des affaires de corruption n’a pas été bien perçu et le peuple ne souhaite pas en rester là. Pour Andrei Vîrtejanu, « le gouvernement ne démissionnera pas maintenant mais c’est bien ce que demande le peuple dans la rue ». Si les volontés des manifestants étaient exaucées, le gouvernement devrait donc se dissoudre. Néanmoins, le Premier ministre ne compte pas renoncer aussi vite à son poste. Au cours d’une interview télévisée, il a justifié son maintien au pouvoir en vertu « d’une responsabilité envers les gens qui ont voté ».

La controverse du parti social-démocrate

Depuis 2004, dix-huit ministres ont été soit accusés soit emprisonnés pour des affaires de corruption. Le parti social-démocrate – un des principaux partis politiques en Roumanie – est aussi l’un des plus controversés du pays. Après la dissolution du parti communiste, certains de ses anciens membres sont venus s’allier aux Front de Salut National, l’ancêtre du parti social-démocrate. Les méthodes alors pratiquées n’ont pas fait l’unanimité. Dès lors, des affaires de corruption ont vu le jour, nuisant au gouvernement roumain qui a perdu une part de sa crédibilité.

Crédits photo : Vlad Rizescu

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