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Top des meilleurs films de 2016

Sorb’on vous propose son top des pépites du cinéma de l’année 2016, avec un petit bonus pour l’année à venir.

2016 a été une année plutôt calme au cinéma. Pas beaucoup de grands films, oui, d’accord, mais plein de petites pépites, parmi elles les 15 films que l’on va lister dans cet article. Les films que vous n’avez sûrement pas vu (étant donné leur score au box office), bénéficieront d’une petite critique. 

15- Swiss Army Man : Chaque bon film est un miracle. Pensez à l’extraordinaire coordination nécessaire entre des dizaines d’artistes, de techniciens et d’exécutifs pour arriver à un résultat juste… satisfaisant. Pensez à quel point l’écart entre au départ, la vision d’un auteur, et au final, le produit fini doit être grand. Et bien Swiss Army Man, ce n’est rien de tout ça. Regarder Swiss Army Man, c’est la constante impression de pénétrer dans la psyché d’un gamin un peu tordu, et de voir le film idéal qu’il s’imagine sur le bonheur et l’acceptation de soi. Comme si chaque personne ayant participé à l’élaboration du projet s’exprimait d’une seule et même voix, pour livrer un film d’une cohérence artistique folle. À part ça ? C’est beau, drôle, émouvant, rythmé et follement réjouissant.

14- Your Name : Si Your Name a cartonné au Japon, ce n’est pas un hasard. Your Name est un véritable petit bijou d’animation. Un film dingue dans ce qu’il arrive à raconter avec un plan, un dialogue, les genres et les registres qu’il réussit à mêler, et sa capacité à rendre la j-pop sympathique. Il est encore en salle, donc foncez.

13- Anomalisa : Expérience unique, presque troublante. Anomalisa est un film qui joue sur le décalage. D’abord entre son animation en stop motion particulière et le naturalisme extrême des situations qu’elle dépeint, créant un sentiment d’étrangeté. Puis entre nos attentes, après cette première demi heure très réussie, et le tournant surréaliste du film, qui à l’image de son personnage principal cherche à rompre avec une certaine uniformité qui apparaît comme inhérente à notre société, et donc inévitable. Mais Anomalisa est plus optimiste qu’on ne le croit, et encore une fois, l’espoir vient d’une histoire d’amour, montrée avec une rare sensibilité, notamment au sein de la meilleure scène d’amour qu’il m’a été donné de voir cette année.

12- The Revenant : Deuxième meilleur film qui se passe dans une forêt sorti cette année en France. Tout a déjà été dit. Rien que pour son plan séquence d’ouverture, le film mérite toute votre attention.

11- La Loi de la Jungle : Fantastique, une bonne comédie française ! Film qui a une idée par seconde. Qui joue sur des multiples registres d’humour. Qui est profondément intelligent et ‘plus politique qu’il n’y parait’. Qui bénéficie du génie de Vincent Macaigne, de Vimala Pons, ou encore de Mathieu Amalric. Et qui en fin de compte, donne très envie de tomber amoureux dans la forêt. Parfait, donc.

10- Avé, César ! : Attention, petit bonbon pour cinéphile. Le film porte la marque de ses auteurs : il pense le cinéma, ainsi que la société américaine toute entière, avec une ambition formelle classique. Satire gauchisante sur l’industrie hollywoodienne et son idéologie du rêve un peu désuète, Avé César tire du passé son imagerie et ses références, pour nous éclairer sur la façon dont nous pouvons nous emparer de notre histoire et des dogmes qui en sont issus.

9- Elle : Ce qui caractérise Paul Verhoeven, c’est cette capacité qu’il a d’observer une société, comprendre la manière dont elle se représente elle-même à travers sa culture, et surtout, le cinéma, et d’en faire la satire. Après la culture américaine, il était évident que le réalisateur de Robocop et Show Girls allait s’attaquer à la culture française. Avec Elle, Paul Verhoeven appose son ironie et sa science de l’image sur ce genre bien particulier à la France qu’est le ‘drame petit bourgeois’. On en prend le contexte parisien, certaines des figures les plus emblématiques, et on en fait ressortir la monstruosité de manière parfois brutale, mais toujours exaltante.

8- The Witch : Tout à la fois un travail d’orfèvre en ce qui concerne sa reproduction de la Nouvelle Angleterre du dix-septième siècle, un véritable petit bijou de mise en scène, et un regard puissamment subversif jeté sur la cellule familiale, la religion et le fanatisme, The Witch est au dessus d’indispensable, il est, à notre époque, une œuvre précieuse.

7- Shin Godzilla : Premier Godzilla post-Fukushima, le film a sans doute la même valeur qu’avait le tout premier Godzilla, sorti après la Seconde Guerre mondiale. Il exorcise le traumatisme, par le biais de l’imaginaire le plus débridé. Il livre un propos politique intéressant sur un Japon ultra bureaucratique et prisonnier de préceptes d’un autre temps. Et c’est une prouesse technique de tous les instants, qui avec un budget assez limité arrive à un être sacrément dynamique et spectaculaire. Je vous recommande donc chaudement ce divertissement d’une ampleur dingue, qui n’est malheureusement toujours pas sorti en France. Mais bon, Internet regorge d’opportunités.

6- The Hateful Eight : Là encore, peu de choses à dire, tant tout a déjà été dit. Quentin Tarantino continue de sampler le cinéma qui l’aime, de Howard Hawks à John Carpenter, tout en livrant son film le plus mature et le plus politique. C’est évidemment indispensable.

5- The Nice Guys : Film le plus jouissif de l’année. Retour salvateur au racine du buddy movie américain, The Nice Guys est pour son auteur Shane Black, artisan du genre, un film somme, et sans doute une de ses plus grandes réussites. C’est merveilleusement écrit, incroyablement drôle, et ça contient le meilleur personnage féminin de l’année. The Nice Guys, c’est donc un grand oui.

4- Arrival : Avec Arrival (Premier Contact, en français), Denis Villeneuve fait du cinéma comme il sait le faire : intrigant, du fait de sa narration non linéaire, clinique, dans son étude de notre capacité à communiquer, et surtout foutrement beau. Passionnant donc, c’est toutefois dans sa dernière partie que le film prend toute son ampleur dramatique. C’est dans celle-ci qu’il éclaire le spectateur sur son véritable propos, osant poser un questionnement complexe sur notre rapport au temps, aux « déterminismes » ainsi que sur le « libre arbitre véritable » (pour citer l’excellente critique de filmdeculte.com). Mention spéciale à Johann Johannsson et Max Richter, dont l’excellent travail à la musique participe à l’explosion sensitive et émotionnelle finale.

3- Manchester By the Sea

Peu de choses à dire, à part que c’est très réussi. Manchester by the sea est un film dont se dégage une authenticité rare, dont la vérité est avant tout émotionnelle : Grâce à la justesse absolue de ses choix d’écriture, de mise en scène, et la performance de l’immense Casey Affleck. Vrai mélodrame, qui ne fait aucun compromis avec sa démarche, il a finalement ce que le genre a de mieux à offrir. Il permet de ressentir, par l’intermédiaire d’une histoire qui pour le spectateur ne s’achève jamais vraiment.

2- Nocturama

Pendant deux heures d’une maîtrise époustouflantes, Bertrand Bonello, réalisateur et scénariste du film, traite de notre génération et de son rapport au vieux monde. Innocents et désabusés, solidaires et individualistes, en colère mais parfois indifférents ; purs produits d’un monde qu’ils souhaitent détruire : les 7 jeunes de Nocturama, c’est nous. Le portrait de ce groupe hétéroclite tissé au sein de la meilleure scène d’ouverture de l’année (quasi muette, s’il faut le rappeler) prend toute son envergure dans la deuxième partie du film, et sa poésie visuelle un peu gauche, filant une métaphore un peu poussive, qui a parfois l’inconsistance de ses personnages, mais surtout leur profonde beauté.

1- Steve Jobs

La principale force du film, c’est le scénario d’Aaron Sorkin, qui distord l’histoire pas si intéressante de cet « entrepreneur » de la Silicon Valley pour nous délivrer un Opéra en prose, traitant en commun les thèmes de la création et de la paternité. Steve Jobs, c’est un excellent film sur un connard mégalomane qui, pour devenir le génie qu’il dit être, doit accepter le père qu’il est. Cette ambitieuse proposition narrative est portée par des dialogues absolument parfaits, prononcés par des acteurs tels que Michael Fassbender, Kate Winslet ou Seth Rogen, tous au sommet de leurs arts. Enfin, le réalisateur, Danny Boyle, sait qu’il est sur un film d’Aaron Sorkin, et tronque son savoureux mauvais goût habituel contre une certaine élégance formelle au service du script, tout en continuant à explorer ses propres obsessions. Bref, on tient le meilleur film de l’année.

Mentions honorables : Hacksaw Ridge, Le Garçon et la Bête, Hunt For the Wilderpeople, Green Room, et le Christmas Special de Sense 8.

À la rédaction, on aime aussi beaucoup : Divines, Captain Fantastic, Moi, Daniel Blake, ou encore The Neon Demon.

Nos principales attentes pour 2017 :

1- Silence (Marin Scorsese)

2- Blande Runner 2049 (Denis Villeneuve)

3- La La Land (Damien Chazelle)

4- A Monster’s Call (J. A Bayona)

5- Moonlight (Barry Jenkins)

6- The Lost City of Z (James Gray)

7- Dunkirk (Christopher Nolan)

8- Baby Driver (Edgar Wright)

9- Free Fire (Ben Wheatley)

10- Untitled Terrence Malick Project (Terrence Malick)

Fabrice Goyi

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