C’est en n’étant ni spectateur averti, ni en ayant vu les épisodes précédents, que je me rends voir Mad Max : Fury Road, qui n’appartient pas vraiment à ma catégorie de film préférée. Retournement de situation : avec surprise, j’ai adoré.
Si tout le monde connaît les codes du film d’action à gros budget, Mad Max en joue subtilement. Le spectateur n’est pas constamment surpris par des rebondissements inattendus, pour autant, tout ne se déroule pas forcément comme on s’y attend, ce qui est plutôt appréciable. Les deux heures de film sont extrêmement intenses, aussi bien du point de vue de la cadence que des émotions, il faut penser à respirer. Et ce n’est pas forcément le séquençage par les écrans noirs, marquant les ellipses, qui vont nous permettre des pauses ; au contraire, ils font monter la pression, puisque l’on sait ce que l’on laisse, mais pas ce que l’on va retrouver au plan suivant.
Visuellement, le film est magnifique, et prend aux tripes. Finalement, réaliser les cascades « à la main » et jeter les fonds verts à la poubelle a payé : rien ne vient détruire la tension par manque évident de vraisemblance. Malgré tout, les effets spéciaux de la terrifiante tempête de sable sont à noter.
Si Mad Max ne se termine pas mal, ce n’est en aucun cas un film heureux. L’anticipation est cruelle, on y retrouve aussi bien des éléments de notre histoire passée que de notre présent, ce qui la rend d’autant plus plausible, et affligeante. Les situations, parfois tellement grotesques, font rire, mais derrière cette façade se cachent seulement les nerfs qui lâchent, devant le spectacle d’un Van Halen zombifié qui harangue les foules par exemple. Le seul comique que l’on puisse trouver ici est la traduction des expressions en français, dans les sous titres ou la VF. Et la question posée par Max au début du film, « qui est le plus fou ? », reste obsédante jusqu’aux dernières minutes. Son personnage, loin des stéréotypes, conserve jusqu’au bout une part de mystère quant aux origines de son obsédant syndrome post-traumatique, qui cause ses hallucinations.
On pourrait reprocher au film d’être bien-pensant puisque, pour résumer de manière très manichéenne, les méchants sont punis et les gentils gagnent. Mais d’un autre côté, Mad Max est un film qui défoule. La violence physique, et psychologique, y est très bien gérée, extrêmement percutante sans être gore. Les victimes d’une violence qu’on ne verra pas à l’écran sont les femmes du harem, qui tentent de s’enfuir. Et l’un des points forts du film est de montrer des femmes qui se battent, qui résistent, des femmes indépendantes ou en quête d’émancipation, qui ne passent pas le film à affirmer qu’elles sont des filles ou qu’elles ont la vie dure. Et c’est pour cette raison que beaucoup se demandent si ce film n’est pas, en fait, un film féministe.
Un autre élément appréciable et notable est de constater que les personnages n’étalent pas leurs sentiments. Pas d’amour entre les deux protagonistes, pas de niaiseries, pas de cliché. Le monde de Mad Max n’a pas de place pour ça.
Mais enfin, avec un oeil et un bras en moins, pas sûr que Charlize Theron soit reprise pour la prochaine campagne de pub Dior.
Si vous ne l’avez pas encore vue, la bande annonce est ici.
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